Le phénomène de la vie chère, la rentrée scolaire 2022-2023, la santé et la menace sécuritaire, étaient au menu de la réunion spéciale du Conseil National du Dialogue Social (CNDS) tenue vendredi après-midi à Lomé, a constaté une journaliste de Savoir News.
Une forte délégation d’une dizaine de ministres ont pris part à cette session du CNDS, élargie aux représentants des fédérations des syndicats du secteur de l’éducation, aux représentants de l’Union nationale des associations des parents d’élèves, à la coalition nationale togolaise pour l’éducation pour tous, aux responsables de l’enseignement confessionnelle et au collectif des syndicats du secteur de la santé.
« Cette réunion exceptionnelle du CNDS a eu lieu à l’initiative et à la demande du gouvernement, parce qu’il fallait trouver une occasion de réaffirmation de notre volonté de dialogue, de concertation, de notre écoute et de notre intérêt par rapport aux préoccupation et aux doléances des travailleurs », a souligné Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique, du travail et du dialogue social).
« La réunion nous a permis de réaffirmer notre souci de préservation et de renforcement du climat d’apaisement social. Nous sommes à quelques jours de la rentrée scolaire, et c’était l’occasion pour le gouvernement d’expliquer à nouveau, des mesures qui ont été prises et d’écouter les revendications des organisations syndicales », a-t-il poursuivi.
Tout mettre en œuvre pour une rentrée scolaire apaisée
Pour une bonne reprise des classes dans le cadre de la rentrée scolaire 2022-2023, il est demandé dans les plus brefs délais, la proclamation des résultats du dernier concours de recrutement des enseignants, concours qui avait vu la participation d’un bon nombre d’enseignants volontaires.
Aussi, les acteurs du monde éducatif ont convenu de la poursuite des efforts en vue d’atteindre les recommandations du protocole d’accord relatif au secteur de l’éducation signé en 2019 ainsi que le mémorandum d’entente sur le secteur de l’éducation signé en mars 2022.
« Nous avons constaté avec beaucoup de satisfaction, l’esprit d’écoute, la volonté d’apaisement, le souci de continuer à œuvrer pour que la rentrée scolaire et les activités scolaires et pédagogiques puissent se dérouler dans un climat de sérénité et d’apaisement. Nous nous sommes rendus compte que le gouvernement, tout comme les autres acteurs, sont restés à œuvrer et ont beaucoup travaillé pour que le protocole d’accord relatif au secteur de l’éducation signé en 2019 ainsi que le mémorandum d’entente sur le secteur de l’éducation qui a avait été signé le 10 mars 2022 (…) soient scrupuleusement respectés », a ajouté le ministre du travail.
« Tout ce que nous avons dit se met en œuvre, sauf qu’il faut accélérer un certain nombre de points relatifs à la proclamation des résultats du concours de recrutement des enseignants. Nous avons aussi évoqué la rentrée scolaire qui se fait sur fond du phénomène de la vie chère. Nous avons simplement participé à une réunion et émis un point de vue », a confié pour sa part Kofi Kanitom, porte-parole des fédérations des syndicats d’enseignants.
La poursuite des réformes dans le secteur de la santé
« Dans le secteur de la santé, c’est la même satisfaction qui a été constatée. Non pas que toutes les préoccupations, toutes les revendications et toutes les doléances sont réalisées, mais qu’il y a des pas de géants qui ont été franchis. Il y a un mois, une liste additive de fonctionnaires, personnels soignants a été publiée par le gouvernement à la satisfaction du collectif des syndicats du secteur de la santé », a appuyé le ministre en charge du dialogue social.
En août dernier, le gouvernement a sorti la liste additive de 536 agents pour compléter la liste de 700 agents préalablement recrutés en 2021. L’équipement des formations sanitaires est l’un des défis importants que le gouvernement togolais est aussi appelé à relever.
« Nous avons rappelé au gouvernement les autres points qui restent notamment le recrutement avant la fin de cette année, de 2596 agents comme le stipulent les recommandations du groupe de travail, les équipements et la fonctionnalité hospitalière. Globalement, nous avons aussi parlé de la vie chère et du contexte sécuritaire. La partie gouvernementale s’est engagée à faire quelque chose. Donc, nous espérons voir ce qui va être fait », a confié Gilbert Tsolegnanu (porte-parole de la fédération des syndicats de la santé).
La question de la revalorisation du SMIG
De l’avis de certains togolais, pour résoudre le phénomène de la vie chère, il faut revaloriser les salaires et augmenter le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG).
Selon le gouvernement togolais, c’est directement le secteur privé qui est indexé, le public ayant fait le maximum pour être au-dessus du SMIG.
« Si nous parlons du SMIG au Togo, c’est essentiellement dans le secteur privé, car dans la fonction publique togolaise, il n’y a pas de salaire qui soit en deçà du SMIG. Si je prends le secteur de l’éducation, je ne connais pas de salaire qui soit en deçà de 100.000 FCFA. La question du SMIG doit donc être abordée dans un esprit de négociation sociale entre les organisations syndicales des travailleurs et les organisations professionnelles des employeurs. Nous les encourageons, en tant que gouvernement, à accélérer les discussions et réflexions pour qu’elles aboutissent le plus rapidement possible », a précisé Gilbert Bawara.
Par ailleurs, le gouvernement invite l’ensemble des centrales syndicales à faire preuve de retenu, de modération et de sens de responsabilité et à dire non aux actes pouvant conduire à l’instabilité et à l’insécurité dans le pays. FIN
YIBOKOU-MENSAH A.