Différents acteurs des filières riz et chèvre du Zio se sont retrouvés jeudi à Tsévié (environ 35km de Lomé), pour échanger sur les enjeux sociaux-économiques et environnementaux liés au développement de ces filières de proximité, a constaté une journaliste de l’agence Savoir News. Les discussions ont abouti à des engagements sur la mise en place de systèmes alimentaires territorialisés (SAT) dans le Zio.
La rencontre est initiée par l’ONG OADEL (Organisation pour l’alimentation et le développement local) dans le cadre du projet « Du Champ à l’Assiette » mise en œuvre par OADEL en partenariat local avec ESFT (Elevage et Solidarité des Familles au Togo) et l’ONG GRAPHE (Groupe Chrétien de Recherche Actions pour la Promotion Humaine). Elle bénéficie du soutien de l’association française Elevages sans frontières (ESF).
Ce projet DCA (2019 – 2022) a pour objectif de renforcer les Systèmes Alimentaires Territorialisés (SAT) dans la région maritime. Il améliore la disponibilité et l’accessibilité du riz Berceau et la viande de chèvre Vivi-viande pour les consommateurs ruraux et urbains.
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Les participants à l’atelier ont écouté des communications sur le projet DCA (vision, actions menées, résultats obtenus et difficultés rencontrées) et les enjeux et défis de la consommation locale. Cet atelier a surtout été pour les participants, l’occasion de s’imprégner du concept « Système Alimentaire Territorialisé » (SAT) que le DCA a pour objectif de renforcer.
Le Système alimentaire territorialisé et ses impacts
Le SAT se définit comme l’ensemble des filières agroalimentaires répondant aux critères de développement durable, localisées dans un espace géographique de dimension régionale et coordonnées par une gouvernance territoriale.
Les participants ont échangé sur l’intérêt que représentent les SAT, ses enjeux et ses défis pour les communes et les acteurs concernés. Ils ont jugé nécessaire d’élaborer une feuille de route pour la mise en place et l’animation des SAT dans les communes de Zio 2 et 3.
Axés sur les ODD 2, 3 et 12, les SAT contribuent à créer des circuits courts et compétitifs, des liens sociaux et de coopération, et à établir une équité dans les échanges financiers au sein des filières agroalimentaires présentes sur un territoire.
Les SAT renforcent la compétitivité des produits ciblés sur les marchés urbains et ruraux, améliorent la sécurité sanitaire et la certification des produits locaux. Les impacts sont essentiellement l’accès aux intrants, la formation et des revenus réinvestis. La création d’emplois et la lutte contre l’exode rural, le développement d’une agriculture rurale et résiliente font également partie des impacts liés aux SAT.
Les SAT impliquent divers acteurs
Selon Tata Yawo Ametonyenou (Directeur exécutif de OADEL), le SAT est un concept nouveau sous nos cieux. Il interpelle les citoyens, les entreprises, les collectivités, les élus locaux, la recherche. Et pour réussir cette transition alimentaire, il faut la mobilisation de tous les publics, une gouvernance pérenne et des modèles socioéconomiques consolidés.
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« OADEL a souhaité partager ses connaissances sur le SAT avec les communes. L’idée est de réfléchir à comment produire de façon durable et efficiente, ce que nos populations doivent manger. Le but visé est l’accès à une alimentation saine, basée sur les produits locaux. Cela suppose qu’on connaisse tous les acteurs sur les différentes chaines alimentaires, et les mettre ensemble dans un cadre de concertation et d’échange pour promouvoir l’alimentation sur un territoire donné », a expliqué le directeur exécutif d’OADEL.
« Après les discussions, les participants représentants les communes ont souhaité que l’OADEL puisse venir parler du SAT aux élus locaux directement au cours d’un conseil communal dédié à cet effet. Des engagements ont été aussi pris pour recenser des acteurs intervenant au niveau des différentes chaines de valeur agroalimentaire. Un cadre de concertation sera également mis en place pour aller vers un véritable SAT. », a ajouté le directeur exécutif de l’OADEL.
Œuvrer à la mise en place des SAT dans le Zio.
Pour Kodjo Sodjavi (chef section développement et promotion de l’économie locale dans le Zio 1), le DCA est à saluer. Ce projet va favoriser le développement économique et social de la localité. Les communes ont donc un grand rôle à jouer dans les la mise en place des SAT.
Les commerçants, maillon de la chaine ont également participé à l’atelier. Akossiwa Kodégui (vendeuse de maïs) pense déjà à se lancer dans la vente du riz Berceau. Pour elle, c’est une filière à valoriser.
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Notons que grâce au projet DCA, les rizières sont fertilisées à base de compost issu de fientes provenant de l’élevage des ruminants et de déchets ménagers. Ainsi le riz Berceau est un riz écologique. Chaque agro éleveur du projet est doté de 6 chèvres dont 1 géniteur pour leur élevage. La viande issue de l’abattage de ces chèvres est congelée et proposée aux consommateurs. Ces derniers bénéficient ainsi d’une protéine animale issue d’élevage local. FIN
Ambroisine MEMEDE