L’enfouissement des déchets est une question délicate, aussi bien pour l’environnement que pour les populations qui y vivent. En même temps, la production de déchets ne cesse d’augmenter, faisant de la lutte contre les dépotoirs sauvages, un préalable à la salubrité urbaine.
Et c’est pour consolider la filière de gestion des déchets solides urbains – et ainsi éliminer la création des dépotoirs sauvages – que le centre d’enfouissement technique (CET) d’Aképé a été mis en place avec le soutien de l’Union européenne et de la Banque ouest africaine de développement (BOAD).
Déjà un million de tonnes de déchets ont été enfouis dans ce centre.
Une délégation de la Team Europe a fait mercredi le déplacement d’Aképé pour noter les améliorations dans la stratégie globale de gestion des déchets solides urbains du grand Lomé.
Selon Koen Doens (Directeur général des partenariats internationaux de la commission de l’Union européenne/INTPA), ce qui se passe à Aképé est un très bel exemple qui justement, fait référence à la Cop26 (rencontre de Glasgow sur le climat), à ce qu’on doit faire pour le peuple, pour la planète.
« C’est aussi une question de prospérité, parce que justement, ce sont les activités économiques qui génèrent avant tout les déchets qui sont traités sur le site. Vivre dans un environnement pollué, touche à la santé. Donc notre défi de base, est de nous assurer des conditions de vie et de santé des gens », a-t-il expliqué.
« L’enfouissement des déchets est un sujet majeur pour l’environnement. Ces déchets constituent une grande menace pour la biodiversité, la pêche et pour beaucoup d’autres sujets essentiels. », a souligné Remy Rioux (Directeur général de l’Agence française pour le développement/AFD).
De la finance à impact, un cycle vertueux
De façon spécifique, le centre d’enfouissement technique d’Aképé vise à améliorer durablement le stockage des déchets solides urbains. Le centre pourra servir de zone de stockage des déchets de la métropole sur 20 ans. La conception intègre des barrières étanches afin de protéger l’environnement du site et la nappe phréatique.
Naabola Bonou (chef division propreté à la mairie de Lomé et chef du projet CET- Grand Lomé) a indiqué que la mise en place de ce site a permis la fermeture de plusieurs décharges insalubres de Lomé dont celle d’Agoè-nyivé.
« Nous avons aménagé des voies d’accès au site et une zone technique d’accueil des déchets. Nous avons également réalisé 5 casiers pour le stockage des déchets sur 5 ans et un bassin filtrant végétal. Un réseau d’évacuation du biogaz a également été construit et nous avons posé une torchère pour la destruction des gaz. Outre le rôle structurant sur l’ensemble de la filière déchets, le projet de valorisation permettra d’économiser jusqu’à 50 000 tonnes de CO2 par an. », a-t-il expliqué.
« On a été très impressionné de voir avec quels soins ces déchets sont rassemblés puis traités. J’espère qu’on pourra à l’avenir, valoriser le biogaz qui est brûlé à la sortie, car c’est une source d’énergie évidemment très précieuse, et tout ça fait un cycle très vertueux », a-t-il apprécié.
Pour Serges Ekue (représentant de la BOAD au Togo), ce qui se passe au CET est une action très directement liée au bien-être des populations et cela relève de la croissance durable.
« L’enfouissement des déchets de l’agglomération de Lomé est une étape concrète. C’est de la finance à impact. Il y va de ce qui relève de la croissance durable, mon adéquation à faire en sorte que la croissance que nous aidons à financer avec nos partenaires européens, soit une croissance durable », a-t-il souligné.
« Je voudrais m’engager au nom du district autonome du Grand-Lomé, que tout sera mis en œuvre pour une exploitation rationnelle, judicieuse, efficace de ce centre d’enfouissement technique », a promis Payadowa Boukpéssi (ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires).
« Cet engagement est un appel pour la suite, parce que nous avons encore compris que nous avons besoin d’aménager d’autres alvéoles pour pouvoir augmenter les capacités pour rigidifier au profit de l’assainissement, de traitement de déchets au profit des populations », a ajouté le ministre.
Notons que le processus de traitement des déchets entraîne le dégagement d’un biogaz dont la mise en valeur fait également objet de réflexion. FIN
Ambroisine MEMEDE