En finir avec le Sida: « Mettre fin aux inégalités est la voie » Mme Berthilde  Gahongayiré (Directrice régionale de l’ONUSIDA)

Berthilde Gahongayiré, Directrice régionale de l'ONUSIDA

« Mettre fin aux inégalités est la voie pour lettre fin au sida et mettre fin au sida couterait beaucoup moins cher que vivre avec le sida », a déclaré Mme Berthilde Gahongayiré (Directrice régionale de l’ONUSIDA) jeudi lors d’une conférence de presse virtuelle pour partager avec les journalistes, les résultats du rapport mondial actualisé du sida  2022.

Intitulé « En Danger », le document révèle la tournure inquiétante que prend la lutte contre le sida dans le monde. A travers cette publication, ONUSIDA tire la sonnette d’alarme et interpelle la communauté internationale sur les dangers que le monde court et les actions à mener pour relever les défis.

Pour lancer le plaidoyer, Mme Berthilde  Gahongayiré (Directrice régionale de l’ONUSIDA) était face à des journalistes d’Afrique de l’Ouest, du centre et de Madagascar.

Selon la directrice régionale de l’OnuSida, environ 1.500.000 nouvelles infections (dont 250.000 adolescents et jeunes femmes de 15 à 25 ans) ont été enregistrées dans le monde en 2021. Le taux de nouvelles infections dans le monde n’a reculé que de 3,6%, correspondant à la plus  faible baisse depuis 2016.

« En Afrique de l’Ouest et du centre, l’on note une hausse du taux d’infections notamment au Congo et en Guinée Equatoriale. En ce qui concerne la mortalité, l’on a enregistré en 2021 un décès par minute dans le monde du fait du sida, soit 650 000 décès parmi lesquels 150.000 sont attribués à l’Afrique de l’ouest et du centre ».

Elle a expliqué que les adolescents et les femmes ont été trois fois plus atteints que les hommes de même âge, une inégalité due aux perturbations des services essentiels de prévention, de traitements mais aussi la déscolarisation de millions de jeunes filles à cause de la Covid-19 et des violences basées sur le genre (VBG).

Le rapport actualisé de l’ONUSIDA relève également la situation préoccupante des populations clés et leurs partenaires sexuels qui représentent 74% des nouvelles infections.

« L’augmentation du nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement a été la plus faible  de ces dix dernières années et 10 millions de personnes n’ont pas encore accès à un traitement ARV », a regretté la Directrice régionale de l’ONUSIDA.

« En 2021, l’humanité n’a fait aucun progrès pour ce qui concerne le VIH pédiatrique et  52% des enfants  vivant avec le VIH sont hors d’accès à des traitements qui sauvent la vie ».

Concernant le financement de la lutte contre le sida, Mme Berthilde Gahongayiré a salué les efforts fournis par les pays dont les états ont augmenté leurs contributions financières au profit de la lutte contre le sida. Elle a rendu hommage au fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le Plan d’urgence du gouvernement américain contre le sida (PEPFAR).

La directrice régionale a précisé que « les financements internationaux sont aujourd’hui  inférieurs  de 6% de moins qu’en 2010, et que 8.000.000 de dollars manquent aujourd’hui à la riposte au VIH dans  les pays à revenus faibles et intermédiaires ».

Mme Berthilde Gahongayiré appelle à plus de solidarité pour vaincre le sida en 2030 : « Mettre fin aux inégalités est la voie pour mettre fin au sida et mettre fin au sida couterait beaucoup moins cher que vivre avec le sida ».

Mach-Houd Kouton (conseiller Programme Régional de l’ONUSIDA), exposé les spécificités régionales contenues dans le rapport.

Quant à Bamba Youssouf (Président du Réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement, REMAPSEN), il a encouragé les journalistes à s’impliquer davantage dans la dissémination de ce rapport, à travers des productions médiatiques de qualité. Les échanges avec les journalistes ont permis de relever certains points contenus dans le rapport, notamment l’importance des VBG dans la transmission du VIH et les cas de violations de droits humains. FIN

Ambroisine MEMEDE