Le Togo a reçu les honneurs de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour avoir éliminé le trachome, une maladie oculaire pouvant entraîner une cécité permanente.
Une distinction a été remise au ministre en charge de la santé, Moustafa Mijiyawa, par le Directeur général de l’OMS, lors de la 75ème Assemblée mondiale de la santé qui s’est achevée samedi à Genève.
Le Togo devient ainsi le quatrième pays africain certifié par l’OMS comme ayant atteint le cap de l’élimination après le Maroc en 2016, le Ghana en 2018 et la Gambie en 2021.
Au niveau mondial, le Togo rejoint 12 autres pays certifiés par l’OMS pour avoir éliminé le trachome en tant que problème de santé publique. Cette certification s’est basée sur plusieurs enquêtes sur le trachome, menées au sein de la population à partir de 2006 jusqu’en 2017.
Il s’agit d’une « victoire importante » pour le Togo, a salué Dr Matshidiso Moeti (directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique).
« La réussite du Togo est une étape importante dans le processus d’élimination du trachome. Les enfants du pays et leurs familles peuvent désormais vivre sans craindre les graves conséquences de cette maladie évitable par des mesures de lutte soutenues », a-t-elle souligné.
Notons que le trachome est une maladie tropicale négligée qui touche principalement les enfants. Elle est causée par une bactérie. Chez les adultes, le risque de contracter le trachome est quatre fois plus élevé chez la femme, à cause du contact étroit entre les femmes et les enfants infectés.
Une infection répétée peut entraîner une grave cicatrice à l’intérieur de la paupière, la retournant vers l’intérieur et provoquant le frottement des cils contre le globe oculaire. Il en résulte une douleur constante et une intolérance à la lumière. En l’absence de traitement, la maladie peut entraîner une déficience visuelle ou la cécité.
Rappelons que les efforts du Togo pour éliminer le trachome ont démarré depuis 1989, avec son inclusion parmi les maladies tropicales négligées prioritaires dans le cadre du programme national de lutte.
La principale stratégie d’élimination était le dépistage et le traitement des personnes présentant des complications tardives du trachome. La participation des communautés a été un élément central du succès au Togo, avec des agents de santé communautaires formés pour identifier les cas suspects et les orienter pour qu’ils soient examinés et traités.
Une série de campagnes de sensibilisation ont également été menées, sur l’importance de la propreté du visage et de l’hygiène corporelle dans la lutte contre le trachome. Le pays a par ailleurs investi dans des améliorations considérables de l’approvisionnement en eau potable et de l’accès à de meilleures installations sanitaires. FIN
Edem Etonam EKUE