Actes de terrorisme dans le nord du Bénin : Les condoléances et précisions du gouvernement sur le bilan (54 soldats tués)

Wilfried Léandre Houngbédji

Le gouvernement est sensible aux conséquences des actes terroristes perpétrés dans l’Alibori, le 17 avril dernier. Lors de son point de presse hebdomadaire, Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, a présenté les condoléances aux familles des victimes et au peuple entier avant de présenter le bilan réel à date.

Il rassure de la détermination permanente du gouvernement à continuer à renforcer les moyens des forces de défense et de sécurité pour gagner ce conflit particulier.

Pour le gouvernement, même un seul mort dans les rangs des Forces de défense et de sécurité au front est déjà beaucoup. C’est pourquoi avec beaucoup d’émotions, Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, a présenté les condoléances et compassions de l’Etat aux familles des victimes du drame du 17 avril dernier ainsi qu’à tout le peuple.

C’était aussi l’occasion pour le porte-parole du gouvernement d’apporter des précisions sur le bilan exact de ce drame.

Selon lui, contrairement aux rumeurs, il ne s’agit pas d’une centaine de morts mais exactement de 54 soldats qui ont été tués. :

« Mais cela n’enlève rien à la gravité de ce qu’il s’est passé », a-t-il souligné, en rappelant l’importance des moyens matériels et techniques pour mettre fin au péril terroriste. Il a déploré une fois encore le défaut de coopération des pays voisins pour faire face à ce phénomène ensemble.

« Notre situation serait meilleure si nous avions une belle coopération avec les pays voisins. Si de l’autre côté, il y avait un dispositif comme le nôtre, ces attaques n’auraient pas lieu, ou pas sous cette forme », estime-t-il.

De toutes les manières, la conviction du gouvernement est claire. A en croire son porte-parole, la victoire sera du côté du Bénin face à ces terroristes.

« Nous ne devons pas baisser les bras… Nous viendrons à bout de ces criminels », rassure-t-il, notant tout de même un brin de satisfaction par rapport à l’état actuel de la situation.

« C’est heureux que malgré toutes les tentatives, ils n’aient pas pu s’installer sur notre territoire », fait-il constater.

Pourtant des efforts

Face au péril terroriste, le gouvernement mène plusieurs actions pour renforcer les capacités d’action et de réaction des soldats au front et le moral de la troupe. Ainsi, les Forces armées béninoises (Fab) ont acquis du matériel moderne et plus performant pendant ces huit dernières années.

Leur effectif a été également renforcé. Elles ont aussi bénéficié de l’amélioration de leurs conditions de travail et de l’assurance d’un mieux-être de leurs ayants droit en cas de décès en mission.

Dans ce combat, le gouvernement a construit des bases opérationnelles avancées. A ce jour, il a déjà construit 8 notamment à Malanville (Guéné), Ségbana (Liboussou), Tanguiéta (Parc Pendjari), Matéri, Karimama, Kalalé (Bessassi), Banikoara (Arbonga), Abomey-Calavi (Togbin).

Cela favorise le renforcement du maillage sécuritaire du territoire national sans perdre de vue que la présence d’une caserne est aussi gage de quiétude et de développement des activités économiques.

De même, des postes avancés fortifiés ont été aussi construits. En fait, dans une démarche d’anticipation et de modernisation, le gouvernement a complété le dispositif de maillage sécuritaire avec la construction de 15 postes avancés fortifiés.

Ce sont les postes de Ségbana (Libanté), Tanguiéta (Bravo, Yangouali, Arly, Marre sacrée), Kérou (Kaobagou), Matéri (Campement, Nambouli, Tampaska, Tampaga), Banikoara (Bonté, Kérémou, Sampéto, Yankpa) et Kandi (Pont Alibori).

« Ces dispositifs permettent de mieux maîtriser les terroristes. Vous ne verrez aucun gîte terroriste au Bénin », rassurait récemment Alain Fortuné Nouwatin, ministre délégué auprès du président de la République chargé de la Défense nationale.

Nouvelle législation

Depuis quelques mois, une nouvelle loi votée protège les ayants droit des militaires en cas de décès de ces derniers en pleine mission sur le terrain. Dans une logique de conjuguer au passé les modiques aides symboliques aux soldats et autres personnels militaires qui ont subi des dommages lors de leurs missions, le gouvernement a décidé de leur apporter désormais des appuis structurants.

La loi portant régime de prise en charge et de protection des personnes victimes en missions commandées a ainsi vu le jour.

Selon les grandes lignes de cette loi, les ayants droit des personnes victimes, qu’elles soient militaires, policiers républicains ou civiles impliquées dans des missions commandées, bénéficieront d’une importante prise en charge de l’Etat. Ce soutien se matérialise par le paiement d’un capital décès aux ayants droit et une prise en charge des orphelins mineurs jusqu’à l’âge de 21 ans. Il s’agira d’un appui matériel, financier et moral de l’Etat sous forme de subventions d’entretien, d’études et une assurance médicale gratuite ou prise en charge par l’Etat.

Les cibles de cette loi ce sont les personnels civils impliqués dans les missions de sécurisation et de défense de la nation et y ayant perdu la vie, les personnels militaires des Forces armées béninoises blessés, décédés ou portés disparus à l’occasion des opérations visées ou leurs ayants droit, les personnels des Forces de sécurité publique et assimilés blessés, décédés ou portés disparus dans les mêmes types d’opérations ou leurs ayants droit, les civils blessés, décédés ou disparus impliqués ou associés par les Forces armées béninoises auxdites opérations ou leurs ayants droit, les ayants droit des victimes enregistrées au cours des missions extérieures dans le cadre des accords bilatéraux ou multilatéraux lorsque lesdits accords ne prévoient pas une mesure de prise en charge.

Source : La Nation (Quotidien National)