
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) alerte sur les chiffres alarmants de la mortalité maternelle et néonatale, en particulier en Afrique à l’occasion de la journée mondiale de la santé, célébrée ce 7 avril 2025 sous le thème : « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir ».
Chaque année, près de 300.000 femmes meurent des suites de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. À cela s’ajoutent 2,3 millions de décès néonatals (dans le premier mois de vie) et 1,9 million de mort-nés, dont une grande majorité surviennent dans des pays à faible revenu, principalement en Afrique.
Le constat est particulièrement préoccupant dans la Région africaine de l’OMS, où 20 femmes et 120 nouveau-nés perdent la vie chaque heure. Cela représente 178 000 décès maternels et un million de décès de nouveau-nés chaque année.
Chaque sept secondes, une femme ou un enfant décède…
Selon le Dr Chikwe Ihekweazu, Directeur régional par intérim de l’OMS pour l’Afrique, « chaque sept secondes, quelque part dans le monde, une femme ou un enfant décède de causes évitables ».
Malgré les efforts déployés, quatre pays sur cinq ne sont pas en bonne voie pour atteindre les objectifs de réduction de la mortalité maternelle fixés à l’horizon 2030. Soixante-cinq pays risquent de manquer les cibles concernant les nouveau-nés, dont 60 se trouvent en Afrique.
Face à cette urgence, l’OMS lance une campagne d’un an dans la région, axée sur les droits des femmes et des enfants à survivre et s’épanouir. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la résolution WHA77.5 de l’Assemblée mondiale de la Santé, qui appelle à accélérer les progrès vers les Objectifs de développement durable.
Des signes d’espoir, mais des défis persistants
Certains pays montrent la voie. En Sierra Leone, un projet soutenu par l’OMS a permis des avancées notables en matière d’infrastructures sanitaires, de formation de personnel qualifié et de lutte contre les inégalités sociales en santé.
Mais les défis restent nombreux : manque de financement, infrastructures insuffisantes, pénurie de personnels de santé, conflits, urgences climatiques, sans oublier les réductions de l’aide internationale qui fragilisent encore davantage les systèmes de santé.
Pour inverser la tendance, l’OMS appelle à : Investir dans les soins de santé maternelle et néonatale à fort impact ; Élargir l’accès équitable à des soins de qualité, notamment en zones rurales et en crise ; Renforcer les lois protégeant les droits à la santé des femmes et des enfants ; Combattre les inégalités sociales et économiques ; Encourager la coordination, l’innovation et la responsabilisation à tous les niveaux.
Un ‘appel solennel’
« Chaque dollar investi dans la santé des mères et des nouveau-nés génère des bénéfices durables pour les familles, les communautés et les économies », rappelle l’OMS.
À cette occasion, le Dr Ihekweazu lance un appel solennel : « Réaffirmons notre engagement pour que chaque mère et chaque bébé en Afrique aient une chance de vivre en bonne santé et de bâtir un avenir plein d’espoir ».
Au Togo, le message est repris par le Dr Amadou Baïlo Diallo, représentant de l’OMS : « Ensemble, engageons-nous à mettre fin aux décès maternels et néonatals évitables ».
Rappelons que la Journée mondiale de la santé est une journée internationale consacrée à la promotion de la santé. Elle est célébrée chaque année le 7 avril pour marquer l’anniversaire de la création de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et offre une occasion de mobiliser l’action autour d’un thème de santé publique qui concerne le monde entier. FIN
Bernadette AYIBE