
Des jeunes et femmes de trois pays (Bénin, Burkina-Faso, Togo) prennent part ce 24 mars 2025 à Kpalimé (environ 120 km au nord de Lomé), aux « Journées de Cohésion Sociale Transfrontalières », visant à renforcer des échanges et partages d’expériences sur les bonnes pratiques en matière de prévention et de gestion des conflits.
C’est une initiative de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), financée par la Fonds des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix.
L’ouverture de cette rencontre de deux jours, s’est déroulée en présence du préfet de Kloto, Assan Koku Bertin, de la représentante du PNUD Togo, Binta Sanneh et du chef Bureau de l’OIM, Etienne Banga.

Ces journées visent notamment à renforcer les capacités des participants, en vue de leur permettre d’échanger leurs expériences et de partager les bonnes pratiques en matière de prévention et de gestion des conflits pour la cohésion sociale et la collaboration transfrontalière.
Le Bénin, le Burkina Faso et le Togo partagent des réalités socio-économiques communes, des interactions transfrontalières intenses, mais aussi des tensions potentielles accentuées par des mouvements de population et des inégalités sociales.
Les jeunes et les femmes jouent d’une part un rôle crucial dans la construction de la paix et de la cohésion sociale. Leurs actions peuvent contribuer à renforcer les relations entre les communautés et à prévenir les conflits. Cependant, ils peuvent également être acteurs de violence et d’extrémisme violent.
Et c’est dans ce cadre que le projet « Programme d’appui à la prévention des conflits et de l’extrémisme violent dans les zones frontalières du Bénin, du Burkina Faso et du Togo » est mis en œuvre
La rencontre de Kpalimé s’inscrit dans le cadre de la phase 2 dudit programme, qui vise entre autres à renforcer les capacités de ces jeunes et femmes, à promouvoir la coexistence pacifique et à favoriser le dialogue entre les communautés des trois pays à travers le partage d’expériences et de bonnes pratiques.

Selon M.Pakidame Maïpa (secrétaire général du ministère du développement à la base), « ce programme revêt une importance capitale, car il met l’accent sur des solutions durables allant de la prévention des conflits à la promotion du développement économique. Après une première phase concluante marquée par des avancées notables dans la mise en place de mécanismes d’alerte précoce d’espace et de dialogue communautaire, des activités génératrices de revenus. La phase 2 vient renforcer ces acquis avec trois priorités majeures. Le renforcement des capacités locales pour une prévention plus efficace des conflits, l’amélioration des opportunités économiques et l’insertion socio-professionnelle des jeunes et des femmes ».
« Notre gouvernement sous la haute vision du chef de l’Etat, demeure engagé dans la préservation de la paix et de la protection des populations. La région des Savanes bénéficie déjà du Programme d’Urgence pour la Région des Savanes (PURS) qui vise à renforcer la résilience des populations face aux menaces sécuritaires. La phase 2 du programme d’appui (…) vient compléter ces efforts et renforcer les dispositifs d’intervention », a-t-il souligné.
Un ‘travail de longue haleine qui exige coopération’
Pakidame Maïpa a salué l’engagement de tous les acteurs impliqués, précisant que leur mobilisation est essentielle pour la réussite de cette deuxième phase du programme.
« Le chemin vers une paix durable est un travail de longue haleine qui exige coopération, engagement et persévérance », a ajouté le secrétaire général du ministère du développement à la base.
Durant les deux jours, les participants partageront entre eux leurs expériences et leurs succès en matière de résilience communautaire, discuteront des défis liés à la prévention de l’extrémisme violent et prendront part à diverses activités culturelles symbolisant la diversité et l’unité des peuples de la région. Ils auront l’opportunité d’échanger, d’écouter, de partager, et de comprendre les expériences en matière de prévention et de gestion des conflits communautaires dans les différents pays. Les participants vont analyser les bonnes pratiques, partager et codifier les histoires à succès et discuteront aussi les défis et les réponses proposées.
La Coordonnatrice Résidente des Nations Unies, Coumba D. Sow a exprimé la gratitude des Nations Unies aux autorités pour l’engagement du gouvernement togolais dans la prévention des conflits et dans la lutte contre l’extrémisme violent.
« Ce programme transfrontalier est capital dans notre contexte sous-régional marqué par des défis sécuritaires importants, des tensions communautaires croissantes et des vulnérabilités socio-économiques exacerbées », a-t-elle souligné.
« Durant ces deux jours, vous aurez l’opportunité d’échanger, d’écouter, de partager, et de comprendre les expériences en matière de prévention et de gestion des conflits communautaires dans les différents pays. Vous aurez l’occasion d’analyser les bonnes pratiques et de partager et codifier les histoires à succès. Vous discuterez aussi des défis et des réponses proposées. En définitive, vous allez vous inspirer mutuellement. Il est essentiel de capitaliser les acquis mais surtout d’évaluer leur applicabilité dans les contextes spécifiques des pays », a-t-elle lancé à l’endroit des participants.
Approchés, certains participants à cette rencontre ont livré leurs sentiments.

« Les défis sont de plusieurs ordres : le défi du financement de l’appui aux jeunes (ils vivent dans la pauvreté, dans la précarité), le défi de collaboration entre les forces de défense et la communauté. La communauté devient de plus en plus méfiante, parce que la collaboration est difficile. Un autre défi est lié au manque d’infrastructures sociocommunautaires (pas de route, pas d’eau potable, pas d’électricité, pas d’école… la population se sent frustrée) », a confié Adam Orou Guéré (participant venu du Bénin).
Pour Inoussa Guetikila (participant venu du Burkina-Faso), « ces journées sont une opportunité de côtoyer d’autres jeunes qui luttent dans le sens de la cohésion sociale dans leur pays pour des partages d’expériences ». FIN
De Kpalimé, Alex Adouh