RDC : Nouvelle conquête du M23 malgré un cessez-le-feu évoqué

Le groupe armé M23, qui combat le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) dans l’est du pays, s’est emparé de la localité de Walikale, nœud routier proche d’importants gisements d’or et d’étain, malgré un cessez-le-feu évoqué mardi lors d’une rencontre Thisekedi-Kagame.

Le M23 a pris Walikale mercredi soir, après une après-midi de combats, selon des habitants joints jeudi par l’AFP. C’est la première fois que le groupe armé, depuis son apparition en 2012, avance aussi loin vers l’ouest à l’intérieur du pays.

La veille, lors d’une rencontre surprise à Doha des présidents de la RDC Félix Tshisekedi et du Rwanda Paul Kagame, accusé de soutenir le M23 avec son armée, un cessez-le-feu aux contours encore flous avait pourtant été évoqué.

L’avancée du M23 vers Walikale, chef-lieu du territoire du même nom, avait conduit mi-mars la société Alphamin à évacuer son personnel et stopper les opérations de sa mine de cassitérite (minerai d’étain) de Bisie.

Cette mine, la troisième au monde en termes de production d’étain, est située à une cinquantaine de kilomètres à vol d’oiseau de Walikale, dans la province du Nord-Kivu.

«Tirs croisés»

«Walikale-centre est occupé par le M23, arrivé hier vers 18H00. Nous nous sommes retirés pour éviter des pertes humaines», a déclaré jeudi à l’AFP un officier des forces armées congolaises (FARDC).

«Walikale est occupé depuis hier par le M23», a confirmé une source sécuritaire, évoquant des combats jeudi à Mubi, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest.

Les combattants du M23 «sont dans les quartiers de Walikale», a également indiqué jeudi matin Fiston Misona, représentant de la société civile locale. Un habitant ayant requis l’anonymat a rapporté voir jeudi des combattants du groupe armé «à travers les fenêtres» de sa maison.

Une base de l’ONG Médecins sans frontière a été « prise dans des tirs croisés » pendant les combats, sans toutefois faire de blessés, selon le responsable local Marco Doneda.

«Les équipes MSF s’inquiètent de l’afflux des blessés dans les prochains jours et heures», a-t-il poursuivi.

Source : Afp