Education des filles et autonomisation des femmes : L’Afrique de l’Ouest et du Centre en quête de solutions à Lomé

Mme Victoire Tomégah Dogbé, à l'ouverture des travaux

Un forum régional de deux jours sur l’éducation des filles et l’autonomisation économique des femmes a été lancé mardi à Lomé par le premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé.

La rencontre qui réunit des organisations de la société civile de 22 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, est une initiative du Groupe de la Banque Mondiale en partenariat avec la Fondation Brazzaville.

Le forum offre une plateforme stratégique aux acteurs, afin d’accentuer leur engagement et accélérer les actions pour l’égalité des genres et la réduction de l’extrême pauvreté. En outre, il s’agit d’explorer les possibilités d’une meilleure collaboration avec le Groupe de la Banque mondiale, également en première ligne sur la question à travers ses interventions dans les pays.

Pour le Togo, bon élève à travers son engagement pour l’éducation et la promotion de l’autonomisation des femmes, ces assises doivent permettre de franchir une étape importante en trouvant des solutions innovantes pour la promotion de l’autonomisation des femmes.

« Il est essentiel de développer des solutions constructives, efficaces et pragmatiques en s’appuyant sur les acquis déjà obtenus et en promouvant une approche inclusive du développement », a souligné Mme Victoire Tomégah-Dogbé.

Comme l’a rappelé Mme Victoire Dogbé, le Togo a enregistré des avancées significatives ces dernières années. Le taux net de scolarisation des filles a connu une augmentation notable, et des programmes d’inclusion financière ont été mis en place pour soutenir l’entrepreneuriat féminin.

Le taux net de scolarisation des filles au primaire est passé de 93,4% en 2015 à 98,5% en 2024 avec une parité fille/garçon de 1,01 montrant que les filles sont scolarisées dans les mêmes proportions que les garçons.

Dans l’enseignement secondaire, le taux net de scolarisation est passé de 40,08% en 2015 à 57,48% en 2024. Enfin, le taux d’achèvement au primaire pour les filles est passé de 83,3% en 2015 à 95,7 en 2024 et au collège, de 33,7% en 2015 à 59,3 en 2024.

Parallèlement, les programmes d’inclusion financière ont permis d’octroyer depuis la mise en place du Fonds national de la finance inclusive (FNFI) en 2014, plus de 109 milliards de FCFA de crédits, dont 65% de bénéficiaires sont des femmes. D’autres mesures comme des projets dédiés aux femmes rurales, l’octroi d’une part de 25% des marchés publics aux femmes entrepreneures, ou encore la création des programmes présidentiels d’excellence (PPE et PEFA), sont également illustratives.

« Lorsqu’une fille reçoit une éducation, elle devient une source de transformation pour elle-même, pour sa famille et pour la communauté. L’éducation permet ainsi à une multitude de jeunes filles de réaliser leur rêve et de véritablement contribuer au développement de leur pays. De même, l’autonomisation des femmes est essentielle à la construction de sociétés plus justes, résilientes et prospères. Un exemple emblématique de cette contribution est celui des Nanas Benz, ces femmes courageuses et entrepreneuses qui ont non seulement soutenu leurs familles, mais aussi participé activement au développement socio-économique du Togo. Elles sont devenues des modèles inspirants pour les générations suivantes, démontrant la puissance de l’autonomisation féminine », a déclaré Mme Victoire Dogbé.

Ce forum offre une plateforme d’échange et de collaboration pour les acteurs de la société civile, les représentants des gouvernements et les partenaires internationaux. L’objectif est de trouver des solutions innovantes et efficaces pour renforcer l’éducation des filles et l’autonomisation économique des femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Ousmane Diagana, vice-président régional de la Banque mondiale, a pour sa part précisé que l’égalité des genres est non seulement une question de justice, mais aussi un levier essentiel pour le développement économique et social.

Il a appelé à une action urgente pour éliminer les barrières liées au genre et accélérer les progrès dans ce domaine.

« L’égalité des genres est d’abord une question de justice, puis un levier essentiel pour le développement. Éliminer les barrières liées au genre, favorise la productivité économique, réduit la pauvreté, et renforce la cohésion sociale. Cependant les progrès dans ce domaine restent trop lents, ce qui exige une action urgente. Ce forum est donc une étape clé de notre collaboration avec les organisations de la société civile pour changer la société en investissant dans l’éducation des filles », a-t-il souligné. FIN

Chrystelle MENSAH