
Les premières élections sénatoriales du 15 février 2025 au Togo, sont « décisives », a affirmé Dr Mazamesso Wella (enseignant chercheur en droit public à l’Université de Lomé) dans une interview accordée à la Télévision nationale (TVT).
Ces élections marquent l’une des dernières étapes dans la mise en place des institutions de la cinquième République. La nouvelle constitution promulguée le 6 mai dernier, fait basculer le Togo dans un régime parlementaire.
Au total 41 sénateurs seront élus au suffrage universel indirect par un collège électoral composé de 179 conseillers régionaux et 1.527 conseillers municipaux.
Au total 89 candidats sont en lice pour ces élections : 78 candidats sont issus des partis politiques et 11 sont des candidats indépendants.
Le Sénat est composé de 61 sénateurs. Les vingt autres seront nommés par le président du Conseil des ministres.
Selon Dr Mazamesso Wella, la mise en place du Sénat est « décisive pour plusieurs raisons : d’abord, conformément à la nouvelle constitution, faire des lois n’est pas de la seule prérogative de l’Assemblée nationale. Désormais, elle ne pourra pas elle seule adopter une loi, il faut le concours du Sénat. La seconde raison, c’est que le Sénat participe aux côtés de l’Assemblée nationale, à la désignation de certaines hautes personnalités notamment le président de la république et les membres de la Cour constitutionnelle ».
« Ces élections sont décisives pour que désormais, nous ayons un Parlement bicaméral, qui va contribuer substantiellement, non seulement à l’amélioration de la qualité des lois, mais aussi va révéler la participation citoyenne ».
« Dans la nouvelle constitution, l’Assemblée nationale est la première chambre et le Sénat, la deuxième chambre. L’Assemblée nationale a une prééminence dans l’activité législative, car elle détient le dernier mot en cas de désaccord, et elle a plus de prérogatives. Le Sénat est une chambre qui assiste l’Assemblée nationale, il a une fonction plus régulatrice de l’activité législative qui contribue à l’amélioration de la qualité des lois », a-t-il indiqué.
« Il n’y a pas de hiérarchie en réalité entre les deux chambres. Ce sont des chambres autonomes. Chaque chambre avec son organisation interne, son bureau et sa procédure législative. En termes de pouvoir dans le fonctionnement, l’Assemblée nationale a plus de prérogatives », a expliqué l’enseignant chercheur.
Du point de vue statutaire, a-t-il poursuivi, il n’y a pas de différence entre les sénateurs qui seront élus le 15 février et les sénateurs qui seront nommés par le président du Conseil des ministres.
« Les sénateurs nommés et les sénateurs élus forment le Sénat. Les 61 sénateurs ont les mêmes avantages, les mêmes prérogatives, le même statut et les mêmes protections parlementaires », a précisé Dr Mazamesso Wella.
Rappelons que certains « poids lourds » de l’opposition dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et la Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) ont décidé de boycotter ces élections, qualifiant ce scrutin de « non évènement ». Démarrée le 30 janvier, la campagne électorale prend fin ce jeudi à 23H59.
Mais l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (ADDI), principal parti politique de l’opposition prend part à ce scrutin aux côtés d’autres « petits » de l’opposition. FIN
Junior AUREL