Fermeture des bases militaires françaises au Sénégal : Licenciement du personnel sénégalais au 1er juillet

Des Sénégalais travaillant pour l’armée française se rassemblent lors d’une conférence de presse à Dakar, le 15 janvier 2025

Le général de brigade Yves Aunis, commandant des Éléments Français au Sénégal, a informé l’inspecteur régional du Travail au Sénégal d’un licenciement « au 1er juillet 2025 » des employés sénégalais, en vue de la fermeture des bases militaires françaises, selon une lettre publiée samedi par la presse.

L’authenticité de cette lettre, datée du 27 janvier, a été confirmée à l’AFP samedi par une source militaire française.

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir en 2024 avec un agenda de rupture, a annoncé la fin en 2025 de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national.

« Afin de mettre en application cette décision, vous trouverez en annexe la liste des 162 personnels employés sous contrat à durée indéterminée par les EFS (…) prévus d’être licenciés au 1er juillet 2025 », écrit le commandant des Eléments Français au Sénégal (EFS).

Le général de brigade Yves Aunis sollicite dans cette lettre « l’accompagnement » de l’inspecteur régional du Travail dans « cette situation de force majeure qui s’impose aux EFS ».

Les emprises militaires françaises à Dakar et dans sa périphérie emploient directement 162 personnels, et font travailler entre 400 et 500 personnes au total via l’intermédiaire d’entreprises sous-traitantes.

Mi-janvier, plusieurs centaines de civils sénégalais ont manifesté leur inquiétude à Dakar et réclamé de bonnes conditions de licenciement et de reclassement.

Interrogé par l’AFP à l’époque, le général de brigade Yves Aunis s’était employé à rassurer. Il avait indiqué qu’en tant qu’employeur, l’État français était « très conscient des enjeux humains et des impacts sur les familles sénégalaises, qu’il se (conformerait) au droit du travail sénégalais, mais que les conditions de départ devraient être bonnes ».

Le Sénégal est resté après son indépendance en 1960 l’un des alliés africains les plus sûrs de la France, ancienne puissance coloniale dominante en Afrique de l’Ouest.

Mais les nouveaux dirigeants en fonction depuis 2024 ont promis de traiter désormais la France à l’égal des autres partenaires étrangers, au nom d’une souveraineté recouvrée.

Source : Afp