Donald Trump a célébré samedi dans un casino de Las Vegas les premiers succès enregistrés lors d’une semaine haletante durant laquelle il a commencé à imprimer sa marque sur la politique et la société américaines.
Le président fraîchement investi a arraché de justesse un succès crucial avec la confirmation vendredi soir par le Sénat de son ministre de la Défense, Pete Hegseth.
Un choix contesté jusque dans son camp, trois sénateurs républicains ayant voté contre, obligeant le vice-président J.D. Vance à venir en personne apporter sa voix déterminante.
« Lorsque vous gagnez le championnat, vous vous fichez du score », a commenté ce dernier samedi, donnant dans la métaphore sportive lors de la prestation de serment du nouveau ministre de la Défense, dont il s’est dit « fier ».
Après des visites vendredi dans des zones sinistrées en Caroline du Nord, ravagée par un ouragan fin septembre, et en Californie, confrontée à des incendies dévastateurs, pour le premier déplacement de son nouveau mandat, l’étape de Donald Trump à Las Vegas dans le Nevada (ouest) relevait elle de la célébration. Il a exprimé sa satisfaction « d’être de retour dans cette belle ville pour fêter une première semaine historique à la Maison Blanche ».
« Je suis ici pour vous dire merci », a-t-il déclaré, rappelant qu’il était le premier candidat républicain à l’élection présidentielle depuis 20 ans à remporter le Nevada.
Donald Trump a réitéré son engagement d’exempter les pourboires des taxes fédérales, particulièrement populaire dans une ville tournée vers l’industrie hôtelière.
« Vos pourboires seront à 100 % pour vous », a-t-il assuré sous les applaudissements.
« Purge »
Dans l’assistance se trouvait notamment Stewart Rhodes, fondateur de la milice d’extrême droite Oath Keepers, dont il a commué lundi en période de prison déjà purgée la condamnation à 18 ans d’incarcération pour sa participation à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021.
Le président républicain s’est dit « très fier » d’avoir au premier jour de son nouveau mandat lundi « gracié des centaines de prisonniers politiques persécutés », les qualifiant une fois encore d' »otages ».
Il faisait référence aux quelque 1.600 personnes poursuivies pour cette invasion sans précédent du sanctuaire de la démocratie américaine auxquelles il a ainsi accordé sa clémence dont environ 1.250 intégralement graciées.
Donald Trump a encore renforcé sa mainmise sur les leviers du pouvoir exécutif en limogeant vendredi soir sans préavis une douzaine de responsables du contrôle de l’action gouvernementale, une « purge » dénoncée par des sénateurs démocrates. « Je ne les connais pas (…) mais certaines personnes ont estimé que certains d’entre eux étaient injustes ou ne faisaient pas leur travail. C’est une chose très normale à faire », a indiqué Donald Trump à des journalistes à bord de l’Air Force One, interrogé sur ces licenciements.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a évoqué une « purge glaçante ». « C’est un aperçu de l’approche illégale que Donald Trump et son administration adoptent bien trop souvent », a-t-il déclaré.
Le sénateur républicain Chuck Grassley a de son côté souligné que « le préavis de 30 jours imposé par la loi n’a pas été fourni au Congrès ».
Ces inspecteurs généraux, responsables indépendants, ont pour mission de détecter et d’empêcher les fraudes, les gaspillages et les abus de la part des fonctionnaires. Ils doivent notamment mener des audits sur les contrats, les finances ou encore les performances du personnel.
En Caroline du Nord comme en Californie, il a vertement critiqué l’action de la FEMA, l’agence fédérale de lutte contre les catastrophes naturelles, appelant à la « réformer fondamentalement », voire à sa suppression pure et simple.
Le Sénat a approuvé samedi la nomination de sa ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, qui sera notamment chargée de mettre en oeuvre son programme d’expulsions massives d’immigrés en situation irrégulière, mais aussi autorité de tutelle de la FEMA.
Et, en application d’un autre décret pris lundi, selon lequel l’administration américaine ne reconnait « que deux sexes, masculin et féminin », définis à la naissance, les Etats-Unis ne délivrent plus de passeport comportant le genre « X » pour les personnes s’identifiant comme non-binaires.
Source : Afp