Le Togo et le Gabon – en collaboration avec leurs partenaires du Système des Nations Unies – ont lancé en duplex et en direct mercredi 22 janvier 2025, le programme conjoint de renforcement de la gestion de la migration mixte et de lutte contre la criminalité transnationale organisée en matière de trafic d’êtres humains le long des routes maritimes et terrestre du Togo et du Gabon.
Le programme de 24 mois, financé à hauteur de 2,2 millions de dollars par le Fonds d’affectation spéciale pluri-partenaire pour la migration, vise à renforcer la coopération entre les deux pays pour mieux protéger les migrants et plus particulièrement les femmes et les enfants, victimes privilégiées de la traite des êtres humains.
Le lancement du programme à Lomé a vu la participation du ministre de l’action sociale, de la promotion de la femme et de l’alphabétisation Mme Kossiwa Zinsou-Klassou, la coordonnatrice du système des Nations Unies au Togo Mme Coumba Dieng Sow, le représentant par intérim de l’UNICEF M. Isselmou Ould Boukhary et plusieurs autres acteurs impliqués dans la protection des êtres humains.
A travers ce programme, il s’agit pour les deux pays de s’engager davantage dans l’amélioration de la gestion des migrations en Afrique en général et en particulier entre l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale.
« Le projet que nous lançons aujourd’hui, se présente comme une opportunité supplémentaire pour apporter des réponses efficaces et concertées au problème de protection des personnes en général et, particulièrement, des femmes et des enfants, dans un contexte de migration transnationale. C’est d’ailleurs le sens de l’accord de coopération signé le 25 septembre 2018 entre le Togo et le Gabon en matière de lutte contre la traite des enfants, phénomène qui gangrène notre société et hypothèque dangereusement l’avenir de nos concitoyens. Pour le gouvernement togolais, ce projet a une signification particulière puisqu’il incarne une vision de développement basée sur le capital humain, l’inclusion et la cohésion sociale, tout en veillant à ce que personne ne soit laissée pour compte », a souligné la ministre de l’action sociale.
« A travers ce projet, il s’agira en plus du soutien aux acteurs institutionnels et communautaires de prévention et de lutte contre la traite, d’offrir une compétence de vie courante aux adolescents, aux filles et aux garçons afin de les autonomiser et de les doter des connaissances nécessaires pour des solutions durables afin de lutter contre l’immigration irrégulière et la traite », a appuyé Mme Coumba Sow.
Grâce à l’appui de l’UNICEF et de l’UNODC, ce programme ambitieux permettra de répondre aux défis croissants liés à la traite des personnes et au trafic illicite des migrants le long des routes maritimes et terrestres entre le Togo et le Gabon et permettra de mettre en œuvre des actions concrètes et directes à forts impacts.
« Il existe depuis longtemps, une tradition de migration du Togo vers le Gabon mais en réalité, le Togo n’est pas seulement le pays d’origine des migrants mais aussi un pays de transit parce qu’il y a des migrants qui viennent des pays frontaliers et qui passent par le Togo pour aller au Gabon. Donc, cette migration concerne tous les pays côtiers notamment le Bénin, le Nigeria, le Cameroun avec pour destination le Gabon », a précisé le représentant résident par intérim de l’UNICEF au Togo.
« Ce projet vise plusieurs choses en même temps : d’abord un cadre normatif qui vise à mettre en place une législation adaptée aux deux pays et qui respecte les conventions internationales et permet de faire face à tout ce qui est relatif à la question du trafic de personnes. Il s’agit donc d’assurer une migration légale aux populations », a-t-il ajouté.
Notons que le programme mobilise à la fois des acteurs nationaux, des acteurs de la société civile et des partenaires internationaux pour une réponse holistique et durable. FIN
Chrystelle MENSAH