Au Togo, environ 40% de la mortalité infantile est due à la malnutrition, selon les chiffres du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). La malnutrition est un état nutritionnel conséquent d’une alimentation mal équilibrée en quantité et, ou en qualité.
Elle est causée par des régimes alimentaires inadéquats, le manque de services de nutrition et la persistance de pratiques inappropriées.
Selon les chiffres de l’agence onusienne, le taux d’allaitement exclusif est de 64,5%, mais seuls 18,6% d’enfants de 6 à 23 mois reçoivent la diversité alimentaire minimum. L’UNICEF intervient pour soutenir la prise en charge des enfants malnutris ou dénutris.
Dans le cadre d’une mission de terrain, des journalistes se sont rendus au Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio (CHU SO) où ils ont visité l’unité de récupération nutritionnelle pédiatrie. Dans ce service, 8 enfants souffrant de malnutrition sévère bénéficient de cette prise en charge.
Selon Dr Ayoko Ephoevi-Ga (Cheffe de l’unité de réhabilitation nutritionnelle du service de pédiatrie), les enfants concernés bénéficient d’une prise en charge médicale prolongée en raison de complications souvent associées.
« Les traitements peuvent durer plusieurs semaines, et combinent une hospitalisation initiale puis, d’un suivi ambulatoire rigoureux. Même après la guérison, un suivi à long terme est essentiel pour prévenir les rechutes, notamment chez les enfants issus de milieux vulnérables. Cette unité est dotée de 11 lits, mais nous avons aussi des enfants dans les autres pavillons », a expliqué Dr Ephoe-Ga.
Appui « significatif« de l’UNICEF
Cette unité est logée au sein du service de pédiatrie, dont Pr Koffi Mawusé est le chef.
L’UNICEF contribue « significativement à la prise en charge des enfants dénutris, en offrant des aliments thérapeutiques et des formations aux médecins », a-t-il souligné.
« Pour traiter les enfants dénutris, l’UNICEF fournit des aliments thérapeutiques, notamment deux types de lait : le premier pour stabiliser les enfants. Le second (lorsque l’enfant répond à un certain nombre de critères) va permettre à l’enfant, de gagner plus de poids. Il y a également l’aliment thérapeutique (à base de pâte d’arachide) prête à l’emploi, un don de l’UNICEF, qui permet de continuer à la prise en charge de ces enfants à domicile et lorsqu’ils vont revenir pour des contrôles, jusqu’à sortir de cet état », a dit Pr Guédénon.
Il a ajouté que l’appui de l’agence onusienne intègre également des pèse-bébés et des pèse-personnes, adaptés au bon suivi de ces enfants.
« Ce que nous utilisons pour sortir de cet état de malnutrition, c’est l’UNICEF qui nous l’offre. L’UNICEF intervient également dans la formation des médecins », a précisé Dr Guédénon.
Ce dernier a plaidé pour la création d’une unité dédiée, qui permettrait d’offrir des soins spécifiques aux enfants, et d’améliorer ainsi leurs chances de guérison.
« Nous avons un certain nombre d’enfants qui sont venus pour un paludisme ou une pneumonie ou d’autres maladies aigües, mais sur un fond de dénutrition. Ce qu’on aurait souhaité, c’est d’avoir un véritable centre de prise en charge ici, ou bien une unité plus équipée qui peut apporter à ces enfants, tous les soins dont ils ont besoin, dès leur admission. Cela passe par beaucoup plus de matériel pour pouvoir gérer les urgences chez les enfants dénutris. Cela passe par plus de personnel également », a plaidé Pr Guédénon.
Environ 250 enfants sont pris en charge au service de pédiatrie du CHU Sylvanus Olympio. FIN
Ambroisine MEMEDE