Donald Trump a prêté serment lundi sous la coupole du Capitole à Washington, devenant le 47e président des Etats-Unis et, à 78 ans, le plus vieux chef d’Etat américain jamais investi.
Le républicain, déjà président de 2017 à 2021, signe là l’un des plus extraordinaires retours de l’histoire politique récente.
À midi, heure de Washington (17H00 GMT), le 47e président de la première puissance mondiale a débuté son second mandat, succédant à Joe Biden. Il est devenu aussi, à 78 ans, le chef d’Etat américain le plus âgé jamais investi, après un premier passage à la Maison Blanche entre 2017 et 2021.
M. Trump a juré de protéger la Constitution sous la coupole du Capitole, là même où le 6 janvier 2021, ses partisans avaient tenté d’empêcher le Congrès de certifier la victoire de son rival démocrate. La cérémonie se déroule habituellement à l’extérieur, mais le protocole a été chamboulé pour cause de vague de froid.
Moyen-Orient et otages
Dans son discours d’investiture, Donald Trump a évoqué la libération des otages israéliens et l’accord de cessez-le-feu à Gaza entré en vigueur dimanche. « Les otages du Moyen-Orient sont en train de rentrer chez eux et de retrouver leur famille», s’est-il félicité.
«Comme en 2017, nous construirons à nouveau l’armée la plus puissante que le monde ait jamais connue. Nous mesurerons notre succès non seulement à l’aune des batailles que nous remporterons, mais aussi des guerres auxquelles nous mettrons fin et, peut-être plus important encore, des guerres dans lesquelles nous n’entrerons jamais», a également déclaré le président investi.
Jésus et Trump
Le dispositif de sécurité mis en place était exceptionnel, après deux tentatives d’assassinat contre le républicain cet été: 48 kilomètres de hautes barrières et 25.000 policiers déployés. Le vent tranchant dans les rues de la capitale américaine n’a pas refroidi l’ardeur de milliers de partisans de Donald Trump, qui ont commencé à faire la queue au milieu de la nuit devant une salle où leur champion est apparu après avoir prêté serment, dans une ferveur quasi-religieuse.
Donald Trump l’a emporté nettement le 5 novembre face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris. Dès lundi, le républicain a annoncé un déferlement de décrets, notamment pour endiguer ce qu’il qualifie d’«invasion» de migrants sans papiers.
Vengeance
Le milliardaire républicain veut en outre s’attaquer à la «folie transgenre». À plus long terme, il veut mettre fin au conflit en Ukraine et sabrer dans la dépense publique – il sera conseillé en cela par l’entrepreneur multimilliardaire Elon Musk, figure incontournable du nouveau pouvoir.
«Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain», avait-t-il assuré dimanche pendant un ultime meeting à Washington. Tout au long de sa campagne, Donald Trump a promis de se «venger» de ses adversaires politiques.
Face à cette menace, Joe Biden, quelques heures avant de quitter le pouvoir, a décidé d’accorder des grâces préventives à une série de personnalités risquant selon lui des «poursuites judiciaires injustifiées et politiquement motivées».
Parmi elles, l’ancien chef d’état-major des armées Mark Milley, virulent critique de Donald Trump, le médecin Anthony Fauci, dans le viseur des trumpistes pour avoir orchestré la réponse américaine à la pandémie de Covid-19, ainsi que les parlementaires ayant enquêté sur l’assaut du Capitole.
«Nous vivons dans des circonstances exceptionnelles», a justifié Joe Biden dans un communiqué.
«Bon sens»
Cela ne l’empêchera pas de recevoir le couple Trump dans la matinée, après que le président élu aura assisté à un service religieux. Alors que Joe Biden s’est astreint à une transition sans heurts avec ce rival qui l’a tant humilié, Donald Trump, enragé par une défaite qu’il n’a jamais reconnue, avait claqué la porte de la Maison Blanche avec fureur il y a quatre ans, sans assister à l’investiture de son successeur.
En 2017, le premier discours d’investiture plein de fureur de Donald Trump, dans lequel il avait promis de mettre fin au « carnage » provoqué par les idées progressistes, avait sidéré le monde. Son retour au pouvoir, s’il ne suscite pas la même commotion que sa première élection, provoque dans les chancelleries alliées une inquiétude ouverte.
Le Premier ministre François Bayrou a mis en garde lundi contre le risque que la France et l’Union européenne soient « écrasées » par la politique annoncée de Donald Trump, si elles ne faisaient rien pour réagir.
Source: Afp