Le procureur de la République près le tribunal de Notsè a appelé lundi, dans un communiqué rendu public, les défenseurs des droits des enfants à lutter contre le mariage forcé qui a cours dans certaines contrées du Togo.
Cette adresse du procureur fait suite au décès le 8 janvier dernier, de Adedji Agnon, une adolescente de 15 ans contrainte au mariage.
« Tout en présentant mes sincères condoléances à la famille Adedji et alliées, je saisis l’occasion pour inviter les acteurs sociaux défenseurs des droits de l’homme de façon générale et particulièrement ceux qui œuvrent pour la défense des enfants à se mobiliser davantage pour la sensibilisation de nos concitoyens sur le phénomène de mariage forcé et dénoncer tous les actes attentatoires aux droits des personnes vulnérables, que sont les enfants », a indiqué Lawson Hetcheli Messan (procureur de la République près le tribunal de Notsè).
Selon le communiqué du procureur, ce mariage était un arrangement (entre le prétendu mari et le père de la victime) visant à effacer une dette de 60.000FCFA contractée il y a trois ans.
Conduite au domicile de Louis Chenaou le 29 décembre dernier, Adedji Agnon (demeurant à Gbohloè-Asramato dans la préfecture de Haho) a ingéré le lendemain, de la soude caustique, substance utilisée par une des épouses du fameux mari pour la fabrication de savon.
« La victime a été ensuite évacuée au CHU Sylvanus Olympio pour une meilleure prise en charge… Malheureusement, malgré la mobilisation du corps médical et des bonnes volontés qui ont soutenu financièrement les soins, elle est décédée le 8 janvier 2025. Le corps de cette jeune fille est déposé à la morgue du CHU Sylvanus Olympio en attendant son inhumation », a déploré le procureur.
« C’est l’occasion de remercier les différents acteurs qui se sont mobilisés pour tenter de sauver la vie de cette fille sans défense face au fléau de mariage forcé qui a cours dans certaines contrées de notre pays », a dit le procureur, soulignant que le mis en cause a été interpelé.
« Le nommé Chenaou Louis, à la fin de l’enquête préliminaire, a été présenté au parquet et une information judiciaire a été ouverte sous le chef de mariage forcé et de complicité de mariage forcé conformément aux dispositions du code pénal togolais. Les co-auteurs et complices des faits susvisés continuent d’être recherchés pour répondre de leurs actes devant la justice », souligne le procureur. FIN
Ambroisine MEMEDE
