L’utilisation des sachets plastiques non biodégradables continue de prendre de l’ampleur à Lomé, malgré le décret interdisant la pratique. Ce texte censé décourager l’habitude, n’a presque pas eu d’effet, et ces emballages (noirs ou blancs) envahissent nos caniveaux, et flottent comme des drapeaux, accrochés à certains arbres.
La plupart des citoyens interrogés sur la question soulignent que ce décret n’a aucun effet sur la situation.
Selon Kokou Elom Amegadze (Directeur exécutif de l’ONG Les amis de la terre), ce décret aurait pu instaurer des mesures coercitives pour coïncider ces producteurs de sachets plastiques, mais l’utilisation de ces sachets plastiques ne cesse de proliférer.
« La présence des déchets plastiques est une source de pollution et conduit à une prolifération de maladies. D’abord la pollution de l’eau que nous consommons et la pollution de sol. Tout ce que nous mangeons vient du sol. L’eau participe également à notre alimentation. Et quand elle est polluée, les conséquences ne peuvent qu’être dramatiques », a-t-il expliqué vendredi sur le plateau de radio Victoire Fm.
Pour Jules Afenu (jeune étudiant), il manque de la rigueur dans l’application des décisions.
« Il y avait même en 2015, une entreprise nommée Bioplast Togo, qui faisait la promotion des sachets blancs biodégradables, et on en trouvait dans certains kiosques. Mais rapidement, les producteurs de sachets nuisibles en avaient produits de toutes les couleurs et semé la confusion. Et naturellement, les gens achetaient ces emballages de couleur car le prix était réellement bas », a déploré Jules.
Encourager le recyclage
Précisons que le décret pris par le gouvernement togolais en janvier 2011 (dans le cadre de la lutte contre les sachets plastiques non biodégradables) avait pour objectif d’amener le consommateur à réduire sa consommation d’emballages plastiques non bio dégradables, et aussi parler de la gestion des emballages déjà utilisés. De 2011 à 2015, ce texte avait fait l’objet d’une vaste campagne de sensibilisation qui a parcouru toutes les régions du pays.
Selon des spécialistes en environnement, il faut entre 150 et 400 ans pour que les sachets plastiques que nous utilisons se dégradent.
Pour Manu Agbogbe (Architecte urbaniste et aménageur), il faut prendre en compte l’effet néfaste des déchets plastiques sur les émissions de gaz à effet de serre et sur l’empreinte carbone… Le Projet environnement urbain de Lomé (PEUL) était l’initiative du gouvernement dans le temps, pour éradiquer tout ça.
« Il y a certes des structures de collecte qui font un travail remarquable, mais beaucoup reste encore à faire. Les sachets plastiques les plus envahissants restent ceux d’eau minérale communément appelés « Pure water ». Je pense qu’aujourd’hui, il faut inciter la mise en place d’une industrie locale de recyclage de ces plastiques dans une logique de durabilité. La pollution environnementale a des répercussions sur la nappe phréatique et peut affecter la biodiversité et le climat », a dit M. Agbogbe.
Rappelons que près de 400 millions de tonnes de plastiques sont produites chaque année et les estimations tablent sur une production dépassant les 600 millions de tonnes en 2030, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Seuls 9% de cette production est recyclée et 12% incinérée. Le reste de cette production (soit 79%) se retrouve dans des décharges, des canalisations, ou déversées en pleine nature. FIN
Source: agroclimatique.tg
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