Plus de 3000 personnes ont été sensibilisées dans le cadre de la 16ème édition du festival de films Alimenterre, ont déclaré jeudi à Lomé, les membres du réseau alimentaire Togo, à la clôture des activités.
Regroupés dans le cadre d’un atelier bilan, les membres de ce réseau (un ensemble de 8 organisations mis en place en septembre dernier) ont débattu du déroulement du festival, des difficultés et des leçons apprises durant cette première activité du réseau alimenterre.
Le festival de films alimenterre vise à sensibiliser le public sur l’alimentation durable et solidaire, à travers des projections de films documentaires, suivis de débats.
Cette année, 4 films documentaires ont été sélectionnés et projetés, du 15 octobre au 30 novembre, dans les régions Maritime, Plateaux, Centrale et Kara : Côte d’Ivoire, toxique d’Afrique (qui évoque le danger des pesticides chimiques), Traînée de poudre (qui parle de la mauvaise qualité de lait en poudre déversé sur le marché), l’Or bleu, l’or vert, et la théorie du boxeur, qui évoquent des questions liées au changement climatique et la protection de l’environnement.
Plus de 3000 personnes touchées, une satisfaction
Selon Jacques Assih, chargé du programme ENDA (Education à la nutrition et droit à l’alimentation), au total 42 films ont été projetés dans plus de 35 localités réparties dans les quatre régions. Au total, 3200 personnes ont été sensibilisées, ce qui est une première, une satisfaction.
« Le film Côte d’Ivoire, toxique d’Afrique est celui qui a le plus retenu l’attention, avec plus de 30 projections sur l’ensemble des zones retenues pour cette édition. Ce film aborde le phénomène de l’utilisation des pesticides chimiques, cause de beaucoup de dommages au sein de nos communautés. Au cours de ces projections, nous avons eu des témoignages sur les effets néfastes de l’utilisation de ces pesticides. Et nous pensons qu’à travers ces projections, nos populations vont réellement prendre conscience et diminuer l’utilisation de ces pesticides », s’est réjoui M. Assih.
« Un autre film intitulé Traînée de poudre, a également attiré l’attention du public. Ce film soulève la problématique de lait en poudre, déversé en Afrique de l’Ouest. Il est révélé que ce lait a été ré-engraissé par les huiles végétales et nutritionnellement, il n’est pas bon pour la santé car, ne répond pas aux normes nutritionnelles », a-t-il expliqué.
Pour Carine Donga Pooure, la présidente du réseau des ONG de la Kara (RESOKA, environ 45 ONG de la région de la Kara), beaucoup n’étaient pas aux rendez-vous car, les projections coïncidaient avec la période des récoltes. « Toutefois, nous sommes convaincus à travers les débats, que ceux qui étaient présent ont saisi le message et se chargeront du relai auprès des pairs ».
« Du côté des étudiants, les projections ont réellement suscité des questionnements : le choix des produits à consommer, comment valoriser les productions locales, réduire les importations. La question des pesticides chimiques a également suscité une forte mobilisation des agriculteurs. Ces derniers appellent à un appui du gouvernement pour la réduction des importations de pesticides non homologués, qui affectent négativement la santé », a souligné Béni Drovou-Gligah, Vice-président de IAAS-TTogo (International association of students in agricultural and related sciences).
Notons que cette rencontre-bilan vient boucler les activités du programme de films alimenterre pour l’année 2024. Les membres du réseau alimenterre se sont dits satisfaits des différentes projections et du public ayant participé. Ils se sont donnés rendez-vous pour le premier trimestre 2025, pour les préparatifs de la 17ème édition du festival alimenterre.
Rappelons que le festival alimenterre est coordonné au Togo par l’Organisation pour l’alimentation et le développement local (OADEL). OADEL est membre du comité international du festival alimenterre créé en 2023. Ce comité regroupe cinq pays : la France, la Belgique, le Bénin, le Sénégal et le Togo. FIN
Ambroisine MEMEDE
