« Réparations mémorielles » en justice transitionnelle au Togo: Le HCRRUN pose le débat

La table d'honneur à l'ouverture de la rencontre...

Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) organise, depuis ce mardi 10 décembre à Lomé, un atelier national d’échanges et de renforcements des capacités sur les « réparations mémorielles » en justice transitionnelle.

Les travaux de cet atelier de trois jours ont été ouverts par M. Mipamb Nahm-Tchougli, Garde des Sceaux, ministre de la Justice et de la Législation (représentant le chef de l’État, Faure Gnassingbé).

C’était en présence de la présidente du HCRRUN, Mme Awa Nana-Daboya, de Me Joseph Kokou Koffigoh, ancien Premier ministre, Conseiller spécial du HCRRUN et d’un impressionnant parterre de personnalités.

L’objectif de cette rencontre est de susciter au sein des populations togolaises et des décideurs, une compréhension et une vision partagées sur les réparations mémorielles en vue de l’adhésion et l’implication de l’ensemble de la communauté nationale dans la mise en œuvre de ce volet du programme de réparation.

Vue partielle de l’assistance

Dans son mot de bienvenue, la présidente du HCRRUN, a placé l’atelier dans son contexte, rappelant à l’assistance, que le processus de justice transitionnelle dans lequel la classe politique togolaise a unanimement engagé le pays, depuis l’historique Accord Politique Global intervenu en 2006, a fait « du chemin malgré les obstacles et les écueils inhérents à toute entreprise humaine ».

Évoquant la question des mesures d’apaisement et de redressement d’ordre mémoriel suggérées par la CVJR, Mme Awa Nana-Daboya a souligné, que celles-ci « illustrent clairement qu’en plus des violations sociopolitiques, économiques et culturelles, des atteintes ont été portées à la mémoire du peuple togolais ».

Une mémoire qui, selon elle, mérite, par conséquent, des réparations appropriées.

« Ce rendez-vous doit être pour nous une opportunité pour inventer des approches crédibles susceptibles de rassembler les Togolais autour d’une mémoire moins conflictuelle et porteuse d’espérance pour un avenir plus harmonieux », a souhaité la présidente du HCRRUN.

Pour sa part, le ministre en charge de la justice, dans son propos d’ouverture, a mis sous les feux de la rampe, la panoplie d’actions qui sont menées par le chef de l’État, Faure Gnassingbé, pour « conduire le peuple togolais vers une stabilité politique et une paix durables ».

Plus loin, le ministre de la justice a souligné que l’atelier organisé par le HCRRUN, s’intègre dans une « démarche politique globale et contraignante » qui prend racine dans la volonté du Chef de l’Etat, de poser une nouvelle pierre porteuse d’espoirs sur l’édifice de réconciliation et d’unité nationales laissé par ses prédécesseurs.

« Se référant aux résultats escomptés, cette rencontre représente pour les Togolais un pas supplémentaire et une réponse non négligeable dans la résolution et le traitement des différends et des controverses d’ordre mémoriel qui freinent notre unité », a souligné Mipamb Nahm-Tchougli.

La rencontre sera meublée par trois panels qui porte respectivement sur « La place de la mémoire dans les sociétés sortant de crises », « Lois et réparations mémorielles dans les processus de justice transitionnelle : dilemmes et opportunités », et « Les réparations mémorielles au Togo : enjeux et défis ».

Soulignons qu’une communication inaugurale portant sur la thématique générale de la rencontre, a été présentée par le Professeur Essohanam Batchana, Enseignant-Chercheur à L’Université de Lomé, qui a balisé la voie aux travaux proprement dits. FIN

Gabriel BLIVI