À travers la Syrie, des habitants ont déboulonné et piétiné des statues de Hafez el-Assad, le père du président Bachar el-Assad, qui avait instauré un régime brutal et liberticide, avant l’arrivée au pouvoir de son fils.
Dans la capitale, Damas, des dizaines de Syriens rassemblés dans le centre dimanche ont renversé et piétiné une statue de Hafez el-Assad, un moment hautement symbolique pour un pays dirigé d’une main de fer pendant cinq décennies par le clan Assad.
Des scènes survenues après l’annonce par une coalition de groupes rebelles emmenée par des islamistes radicaux, de la « fuite » de Bachar el-Assad, au terme d’une offensive fulgurante qui les a menés dans la capitale Damas.
Hafez el-Assad était à la tête de la Syrie de 1971 jusqu’à sa mort en 2000, date à laquelle son fils Bachar lui a succédé.
Au pouvoir depuis 24 ans, Bachar el-Assad a maté dans le sang un soulèvement pacifique qui a éclaté en 2011 dans le sillage des révolutions arabes. Avant lui, son père, Hafez el-Assad, avait lui aussi réprimé sans pitié ses opposants.
L’effondrement presque instantané du régime ouvre une ère d’incertitude en Syrie, morcelée par la guerre civile qui a fait près d’un demi-million de morts depuis 2011 et livrée à des groupes soutenus par différentes puissances étrangères.
À travers le pays, d’autres manifestants ont déboulonné les statues des Assad père et fils, comme à Hama, dans le centre, à Alep, dans le nord, ou à Deraa, dans le sud.
Des images qui rappellent celles vues en Irak en 2003, lorsque des Irakiens jubilants ont aidé un véhicule blindé américain à renverser une statue de Saddam Hussein lors de la chute de Bagdad.
Longtemps après sa mort, les statues et l’image de Hafez el-Assad sont restées un symbole puissant du contrôle de la famille Assad sur la Syrie. Son portrait était affiché sur les murs, dans les institutions, les bureaux et les écoles du pays, souvent aux côtés de celui de son fils.
Après cinq décennies au pouvoir, la plupart des Syriens ne se souviennent pas d’une époque où le pays n’était pas gouverné par les Assad.
Dimanche, dans le quartier de Jaramana, à Damas, des manifestants ont fait tomber une statue de Hafez el-Assad, sous les hourras, d’après des images postées sur les réseaux sociaux et authentifiées par l’AFP.
Des scènes similaires ont eu lieu à Alep et Deraa, berceau du soulèvement de 2011. A Hama, où l’armée avait écrasé un soulèvement des Frères musulmans en 1982, des rebelles ont acclamé la chute d’une statue de Bachar el-Assad lorsqu’ils ont pris la ville plus tôt cette semaine.
Les combattants ont défilé dans l’une des larges rues de la ville, à bord de véhicules semblant recouverts de poussière du désert, passant devant un bâtiment orné d’une fresque de Bachar el-Assad.
Source : Afp