Emmanuel Macron s’est adressé aux Français ce jeudi soir, au lendemain d’une censure historique qui a renversé le gouvernement Barnier. Alors qu’un nombre grandissant de responsables politiques évoquent sa démission, le président français a assuré qu’il accomplirait son mandat présidentiel « jusqu’à son terme » en 2027.
Dans son allocution, Emmanuel Macron a « remercié Michel Barnier pour le travail qu’il a accompli pour notre pays, pour son dévouement et sa pugnacité ». Le locataire de l’Élysée a estimé qu’il « s’est montré à la hauteur du moment quand tant d’autres ne l’ont pas été ».
Emmanuel Macron dénonce « un front antirépublicain »
« Malgré les concessions faites par Michel Barnier à l’ensemble des groupes parlementaires », Emmanuel Macron estime que « le gouvernement « a été censuré parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont unis dans un front anti-républicain ».
Le président a accusé les députés du Rassemblement national, signataires de la motion de censure contre le gouvernement Michel Barnier, d’avoir « choisi le désordre ». Visant le Parti socialiste, Emmanuel Macron a déclaré que « des forces qui gouvernaient encore hier la France ont choisi de les aider ».
Une « loi-spéciale » déposée à la mi-décembre
Concernant le budget, Emmanuel Macron a annoncé un projet de « loi spéciale » qui sera déposé à la mi-décembre au Parlement.
« Je refuse que les Français payent la facture de cette censure », a déclaré le chef de l’État.
Il juge que cela permettra « au pays d’investir comme cela était prévu pour nos armées, notre justice, nos forces de l’ordre, mais aussi aider les agriculteurs en difficulté (…) ou venir en soutien à la Nouvelle-Calédonie ».
Un nouveau Premier dans les prochains jours
L’identité du successeur de Michel Barnier au poste de Premier ministre n’a pas été dévoilée. Emmanuel Macron a déclaré que la nomination interviendra dans les « prochains jours ».
« Je le chargerai de former un gouvernement d’intérêt général, représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement qui puisse y participer ou à tout le moins s’engage à ne pas le censurer », déclare le président de la République.
Plusieurs noms circulaient jeudi, parmi lesquels celui du patron du MoDem François Bayrou, du ministre des Armées Sébastien Lecornu, ou encore de l’ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.
59% des Français réclament la démission d’Emmanuel Macron
Les Français sont divisés sur la motion de censure du gouvernement adoptée par l’Assemblée, mais une majorité exige la démission d’Emmanuel Macron, selon deux sondages publiés jeudi.
Le premier, réalisé par Odoxa Backbone pour Le Figaro, et le second par Elabe pour BFMTV, montrent des résultats similaires. En ce qui concerne la censure, 52% des répondants estiment qu’elle est « plutôt une bonne chose », contre 48% qui la considèrent comme « plutôt une mauvaise chose » selon Odoxa.
Elabe, quant à lui, donne une légère avance aux partisans de la censure, avec 54% de satisfaits.
Emmanuel Macron est perçu comme responsable de la situation par 41% à 46% des Français, loin devant les partis politiques qui n’ont pas trouvé d’accord (29% selon Odoxa).
Concernant son départ, 59% à 61% des Français le réclament, avec une légère hausse pour Odoxa par rapport à septembre, mais une baisse pour Elabe par rapport à la fin novembre.
Source : Afp