Quelque soixante-cinq journalistes membres du Remapsen ont démarré ce mercredi à Dakar (capitale sénégalaise), un forum sur les violences faites aux femmes et aux filles (VFFF) en Afrique.
Initié par Remapsen avec le soutien de OnuFemmes et les Fonds français MUSKOKA, ce forum se veut un cadre d’échange et le partage sur les défis majeurs liés à l’autonomisation des femmes et à la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Il s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes.
Les travaux ont été officiellement lancés par Omar Samb, premier conseiller technique auprès de la ministre de la Famille et des Solidarités, en présence de Mme Arlette M’Vondo (Représentant Résident de Onufemmes au Sénégal) et de Bamba Youssouf, président du REMAPSEN.
Un plaidoyer essentiel pour l’égalité des genres
Selon Omar Samb, les VBG représentent une atteinte grave à la dignité, à la santé et au bien-être des femmes et des filles, constituant une violation flagrante des droits humains.
« Ces inégalités, exacerbées par des normes socioculturelles et des préjugés, freinent la participation des femmes au développement de nos pays et entravent l’édification de sociétés plus inclusives… Les médias ont le pouvoir de susciter un changement de comportement, et de promouvoir les droits universels », a-t-il souligné.
Il a exhorté les journalistes à jouer un rôle actif dans la dénonciation des inégalités et la sensibilisation des communautés, tout en combattant les stéréotypes sexistes.
Une action transformatrice indispensable
Mme Arlette M’Vondo, représentante d’ONU Femmes, a rappelé que la violence à l’égard des femmes est la violation des droits humains la plus répandue dans le monde.
« Les mutilations génitales féminines, les mariages précoces, les violences sexuelles et domestiques privent des millions de femmes de leurs droits fondamentaux. Aucun pays n’est épargné. Pour y mettre fin, il faut une action audacieuse et transformatrice », a-t-elle martelé.
Elle a invité les journalistes à utiliser leurs plateformes médiatiques pour exposer les réalités des violences et promouvoir des récits de résilience et d’autonomisation.
« Ce forum régional constitue une opportunité unique pour renforcer les capacités à couvrir des thématiques complexes, mais surtout à élaborer des stratégies de communication qui placent la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, le respect des droits des femmes et des filles et leur autonomisation au cœur de l’agenda médiatique », a ajouté Mme M’Vondo.
Une mobilisation collective des médias
Pour Bamba Youssouf, président du REMAPSEN, les médias peuvent éduquer, sensibiliser, influer sur les comportements, mobiliser l’opinion et les décideurs, orienter les débats politiques et inciter à des actions concrètes en faveur de la femme.
Ce forum, a-t-il précisé, « constitue pour nous, le point de départ d’un engagement collectif des médias en Afrique avec en toile de fond, un renforcement des productions médiatiques de sensibilisation et de plaidoyer en vue de toucher toutes les cibles notamment les plus reculées pour un monde sans violence envers les femmes ».
Pendant trois jours, la question du respect des droits et de l’autonomisation de la femme sera abordée sous divers angles à travers des panels de discussions. Les sessions permettront par exemple de comprendre les problématiques d’inégalité homme femme, ainsi que les VFFF, l’influence des médias dans la lutte contre ces VFFF, la prise en charge des victimes, etc.
Rappelons que cette rencontre entre dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VFFF, une campagne internationale qui débute le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, et se termine le 10 décembre, Journée des droits humains. FIN
De Dakar, Ambroisine MEMEDE