Le premier Sommet de la Coopération énergétique de l’Afrique de l’ouest (West african energy corporation summit/WA-ECS) s’est ouvert mardi à Lomé, un « catalyseur pour des actions concrètes ».
Ce sommet s’organise déjà dans d’autres parties du continent, notamment en Afrique du Nord, en Afrique de l’Est, en Afrique du Sud : c’est la première édition ouest-africaine.
Prennent part à cette rencontre de trois jours, des leaders de l’industrie, des décideurs politiques, des experts techniques et des investisseurs.
Axée sous le thème : « Renforcer la croissance de l’Afrique de l’Ouest grâce à un partenariat stratégique en matière d’énergie », cette rencontre co-organisée par le Togo et Energynet, avec le soutien de la Banque mondiale, se veut un cadre d’échange.
Ce thème « traduit une volonté de bâtir un écosystème énergétique où les entreprises locales jouent un rôle prépondérant ».
Ce premier sommet permettra aux participants de discuter des problèmes énergétiques auxquels la sous-région est confrontée.
Avec un taux moyen d’électrification de 56 %, l’Afrique de l’Ouest fait face à des disparités marquées : en zone rurale, l’accès à l’électricité tombe à moins de 10 % dans certains pays.
« L’Afrique de l’Ouest est une région riche non seulement par ses ressources naturelles, mais également par la résilience et l’ingéniosité de ses peuples. Il n’est inacceptable que dans cette richesse, des millions de nos concitoyens continuent de vivre sans accès à une énergie fiable et abordable. L’accès à une énergie n’est pas un luxe, mais un droit fondamental, un moteur de développement économique social et une condition essentielle pour atteindre les objectifs de développement durable », a souligné Abdoulaye Sylla (Gestionnaire de portefeuille EnergyNet).
Les défis sont immenses
« Les défis auxquels nous sommes confrontés dans le domaine de l’énergie sont immenses. L’accès à l’électricité : près de la moitié de nos populations n’a pas accès à l’électricité limitant ainsi les possibilités d’éducation, de soins de santé et de développement économique. Les infrastructures obsolètes, nos systèmes énergétiques souffrent d’un manque d’investissement conduisant à des pertes importantes et à une inefficacité généralisée », a-t-il relevé.
Selon M.Sylla, ces défis « peuvent et doivent être perçus comme des opportunités en investissant dans des solutions innovantes et durables ».
« Nous devons transformer l’Afrique de l’Ouest en une région pionnière dans le domaine de l’énergie propre et accessible à tous. Pour y arriver, l’une des priorités est de renforcer la coopération régionale d’où le Sommet organisé au Togo », a-t-il précisé.
Le Togo a été choisi en raison des efforts déployés par le pays ces dernières années en matière d’électrification, d’apport d’énergie pour les entreprises.
Par ailleurs, le Togo représente le point central pour les échanges régionaux en Afrique de l’Ouest. Un sommet énergétique pourrait favoriser la coopération entre les pays voisins et renforcer l’implication énergétique sous-régionale.
Ouvrant officiellement les travaux de ce sommet, Mme Victoire Tomégah-Dogbé (Premier ministre) a mis un accent sur la faible accessibilité à l’électricité qui freine le développement économique et accentue les inégalités sociales, tout en appelant à une coopération régionale renforcée pour surmonter ces défis.
« Nous sommes face à une situation d’urgence s’agissant de l’accès à l’énergie. L’Afrique se trouve à un moment charnière de son histoire énergétique avec une population dépassant 400 millions d’habitants. Le taux d’électrification est passé de 52 % en 2020 à 69 % en 2024, avec un objectif de couverture universelle d’ici à 2030. L’énergie est au cœur de nos ambitions de développement durable, elle est également la clé de voûte de notre avenir », a dit la cheffe du gouvernement.
Un ‘catalyseur’
« Ce sommet n’est pas seulement un cadre de dialogue entre gouvernements et secteur privé. Il doit être un catalyseur pour des actions concrètes », a martelé Mme Tomégah-Dogbé, avant d’inviter les participants à ce sommet à « mettre en œuvre des solutions pragmatiques et à définir des projets prêts à être exécutés ».
Au cours de ces trois jours de réflexion, les discussions se concentreront sur trois axes principaux : l’interconnexion des réseaux électriques pour mutualiser les ressources, l’intégration accrue des énergies renouvelables dans le mix énergétique et la mobilisation des financements nécessaires, estimés à 30 milliards de dollars d’ici à 2030. Le mix énergétique désigne l’ensemble des types d’énergie utilisés pour satisfaire les besoins énergétiques d’une région ou d’un pays.
Notons qu’EnergyNet est une structure avec trente ans d’expérience dans l’organisation de sommets à travers le continent africain. West african energy corporation summit fait partie d’une série d’événements qu’organise EnergyNet à travers le continent. FIN
Bernadette AYIBE