Recrudescence des maladies non transmissibles : Le journal Santé Éducation pousse un cri d’alarme

Gadiel Tsonyadzi

Le journal Santé Education, dédié à la promotion de la santé au Togo, a organisé une conférence de presse mardi 3 décembre 2024, à son siège à Lomé, pour présenter aux professionnels de médias le contenu de l’enquête STEPS 2021, qui fait l’état des lieux des maladies non transmissibles (MNT) et les facteurs de risque.

Également appelées maladies chroniques, les MNT, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont tendance à être de longue durée et sont le résultat d’une combinaison de facteurs génétiques, physiologiques, environnementaux et comportementaux.

Dans le registre des MNT, on note l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, l’hypertension, les cancers, le diabète et les affections respiratoires chroniques.

La table d’honneur, lors de la rencontre

Quant aux facteurs, il y a notamment les cigarettes, l’alcool, le sel, la mauvaise alimentation, les faibles activités physiques et sportives, et l’hérédité.

Des chiffres alarmants

L’enquête STEPS 2010, révèle qu’au total 15,4% des togolais étaient en surpoids et 22,1% le sont dans Lomé Commune.

Sur le cas spécifique de l’obésité, dans la même année, la prévalence était de 6,2%, 15,2% dans Lomé Commune, et 8% au niveau du groupe ethnique Adja Ewé-Mina.

Par ailleurs, le document indique qu’en 2021, 30,8% de togolais sont en surpoids. Soit une augmentation de 15,4% (le double) par rapport à 2010. Pour l’obésité, 11,7% d’adultes sont obèses au Togo, avec une augmentation de 5,5% par rapport à 2010.

L’enquête STEPS 2021 a également évoqué la prévalence de l’hypertension. De 19%, dans la région des Plateaux 23% et chez les retraités 40,8% et 21,4% en milieu scolaire notamment au collège en 2010, elle passe à 27,4% en 2021, soit une augmentation de 8,4%.

Le diabète n’est pas en reste.  En 2010, la prévalence était de 2,6%, dans la région de la Kara 4,9% et chez les retraités 11,7%, en milieu scolaire au cours primaire 3,3%. En 2021 est à 5% soit une augmentation de 2,4% par rapport à 2010.

Urgence de l’heure

Des chiffres de l’enquête STEPS présentés par les responsables de Santé Education, il ressort que toutes les valeurs des maladies ont augmenté sur ces dix dernières années, et la situation devient, on ne peut plus inquiétante.

Eu Égard à l’urgence de l’heure, Santé Éducation, à travers cette sortie médiatique, alerte l’opinion nationale sur la nécessité de prendre les taureaux par les cornes pour corriger le tir.

Pour Gadiel Tsonyadzi (directeur développement du journal Santé Education), à cette allure, la société togolaise sera majoritairement composée de personnes malades, souffrant de maladies chroniques dont la prise en charge est onéreuse et dépasse la bourse des togolais.

« Ces chiffres révélés par l’enquête STEPS sont inquiétants. Notre cri d’alerte de ce jour est un premier pas que nous posons en tant qu’une rédaction qui fait la promotion de la santé, pour alerter l’opinion sur le danger de la situation. Nous voulons dire aux autorités et à toute l’opinion qu’il y a quelque chose qui se passe en rapport avec les maladies non transmissibles », a-t-il souligné.

Avant de marteler : « Il faut réagir au niveau des autorités, de la population et des institutions. Bref chacun doit réagir à son niveau pour qu’on puisse renverser la tendance. Au cas échéant, ce serait difficile pour le Togo de continuer son avancée vers le développement car, à cette allure, dans cinq ou dix ans, on aura une population totalement malade ».

Notons que l’enquête STEPS du Togo est une enquête portant sur la population générale, ciblant les adultes âgés de 15 à 64. Elle utilise un échantillonnage par grappe à deux degrés avec une stratification des domaines d’étude. La première enquête STEPS a été réalisée en 2010. Selon les informations, la troisième est prévue pour 2026. FIN

Gabriel Blivi