Le Mouvement Martin Luther King (MMLK) a demandé ce dimanche à Lomé, « vérité et réparations », 80 ans après le « massacre » de Thiaroye.
Le 1er décembre 1944, les forces coloniales ont ouvert le feu sur des tirailleurs africains rapatriés après avoir combattu avec l’armée française en Europe et stationnés au camp militaire de Thiaroye, alors qu’ils réclamaient avant leur départ, le paiement de l’intégralité de leurs arriérés de soldes.
Ces tirailleurs appartenaient au corps des tirailleurs sénégalais, mais ils provenaient en réalité de toute l’Afrique occidentale française.
« Cette tragédie illustre l’ingratitude d’un système colonial qui exploitait les ressources humaines africaines pour défendre ses intérêts, tout en leur refusant la reconnaissance et la justice qu’elles méritaient. Depuis lors, la France s’est enfermée dans un silence opaque, alimenté par des manipulations et des zones d’ombre concernant les archives du massacre », dénonce le MMLK dans un communiqué.
Le Mouvement du Pasteur Edoh Komi, rappelle que « la simple reconnaissance de ce crime, tardivement actée, ne suffit pas. Il est impératif d’aller plus loin : des excuses publiques officielles doivent être formulées par la France, des réparations pour les préjudices subis doivent être envisagées et la divulgation complète des archives relatives au massacre est essentielle pour rétablir la vérité historique ».
Le MMLK appelle également le gouvernement sénégalais à « exiger un accès total à ces archives afin que la lumière soit faite sur cet événement, pour l’opinion nationale et internationale ».
Le mouvement « condamne fermement le paternalisme et l’arrogance dont la France a fait preuve à l’égard de ses alliés africains » et « salue la mémoire des tirailleurs sénégalais, maliens, burkinabés, ivoiriens et nigériens tombés courageusement pour défendre une cause qui, hélas, n’était pas la leur ».
Ce dimanche, le président sénégalais a officiellement annoncé que l’histoire de ce massacre de tirailleurs africains par les forces coloniales françaises serait désormais enseignée dans les écoles, malgré les zones d’ombre que la France doit participer à dissiper au nom d’une relation « réinventée ».
« Des héros africains sans défense, armés de courage, de dignité et de fraternité africaine ont été froidement abattus. Il s’agissait là d’un massacre », a dit Bassirou Diomaye Faye.
Dans une lettre adressée à son homologue sénégalais, le président français Emmanuel Macron a reconnu que les forces coloniales françaises avaient commis un « massacre » à Thiaroye le 1er décembre 1944. FIN
Junior AUREL