Kamala Harris a vivement répliqué jeudi à Donald Trump sur les droits des femmes et l’avortement, thème crucial d’une campagne présidentielle américaine ultra tendue et pour laquelle les deux rivaux mettent le cap à l’ouest du pays.
A cinq jours d’une élection à l’issue imprévisible et aux suites potentiellement violentes, l’ancien président républicain et la vice-présidente démocrate sont engagés dans une course-poursuite à travers les sept Etats pivots, ou « swing states ».
Kamala Harris, 60 ans, tente de mobiliser l’électorat féminin en promettant de rétablir le droit fédéral à l’avortement, face à Donald Trump, 78 ans, coutumier de sorties sexistes et condamné au civil en 2023 à New York à des dizaines de millions de dollars d’amendes pour agression sexuelle.
Jeudi, les démocrates faisaient circuler un passage de son meeting de la veille, dans lequel il se moque de ses propres conseillers lui demandant d’arrêter de se présenter en « protecteur » des femmes et où il affirme: « Je vais le faire que cela plaise ou non aux femmes. »
Depuis Madison, dans le Wisconsin, Mme Harris a dénoncé ces remarques « très insultantes ».
Les deux candidats s’accusent depuis des semaines de diviser le pays, politiquement schizophrène à en croire les sondages qui ne parviennent pas à les départager.
Les Américains ont commencé à voter par correspondance et de manière anticipée. Plus de 60 millions ont déjà envoyé leur bulletin. En 2020, 155 millions d’électeurs au total s’étaient prononcés pour la présidentielle.
Cap à l’ouest
Les deux adversaires qui se rendent coup pour coup ont mis le cap à l’ouest des Etats-Unis, pour séduire l’électorat hispanique et d’origine latino-américaine, de plus en plus important.
Donald Trump a prévu un entretien avec le commentateur de droite radicale Tucker Carlson en Arizona et un rassemblement dans le Nevada voisin.
En Arizona, frontalier du Mexique, le tribun populiste à la rhétorique de plus en plus autoritaire et d’extrême droite, devrait promettre à nouveau de mettre fin à une « invasion » de millions d’immigrés d’Amérique latine et d’Afrique.
L’ancien président républicain (2017-2021) avait été défait d’une très courte tête par Joe Biden en novembre 2020 dans cet Etat du Grand Canyon.
Il se rendra aussi au Nouveau-Mexique, Etat qui semble acquis à Kamala Harris.
Cette dernière va continuer à mobiliser des célébrités: cette fois avec l’actrice et chanteuse Jennifer Lopez, d’origine porto-ricaine, à Las Vegas (Nevada), et les « Tigres del Norte », groupe de musique mexicaine, à Phoenix (Arizona).
Soutien de Musk
Dans la dernière ligne droite, le milliardaire peut compter sur le soutien extrêmement actif d’Elon Musk, qui vaut à ce dernier d’avoir maille à partir avec la justice.
Une audience s’est tenue jeudi à Philadelphie, en Pennsylvanie, en l’absence du fondateur de Tesla et SpaceX appelé à comparaître pour s’expliquer sur la loterie d’un million de dollars qu’il a lancée afin de récompenser quotidiennement un électeur républicain dans un Etat clé.
Plus l’élection du 5 novembre approche, plus l’inquiétude monte autour d’une possible contestation violente si la victoire devait échapper à Donald Trump.
Les centres électoraux des comtés les plus disputés, cibles il y a quatre ans de vives tensions, se sont mués en forteresses, protégés par des clôtures en fer forgé et des détecteurs de métaux.
M. Trump, qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020, a parlé de « tricherie » en Pennsylvanie.
En Géorgie, où il est poursuivi par la justice pour des tentatives présumées d’ingérence en 2020, le responsable chargé des élections Brad Raffensperger a assuré jeudi sur CNN que tous les résultats de cet Etat clé seraient connus « avant la fin de la nuit » le 5 novembre.
Source : Afp