Présidentielle aux USA : Kamala Harris prononce son réquisitoire final à une semaine jour pour jour du vote

Kamala Harris, lors d'un meeting de campagne à Burns Park à Ann Arbor, Michigan, le 28 octobre 2024

Tournons la page Trump et retrouvons notre optimisme : c’est le message que Kamala Harris s’apprête à adresser mardi aux Américains dans un discours à Washington, à l’endroit où Donald Trump avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021 avant qu’ils n’attaquent le Capitole.

En début de soirée (heure locale), elle veut marteler que son rival républicain est « quelqu’un de totalement absorbé par son désir infini de vengeance » qui ne s’intéresse pas « aux besoins du peuple américain », selon son équipe de campagne.

« Nous avions anticipé 20.000 personnes (dans le public), je ne serais pas surprise que nous ayons plus », a dit mardi devant les journalistes Jen O’Malley Dillon, l’une des stratèges démocrates.

L’entrée en fanfare dans la campagne au cœur de l’été de la vice-présidente avait permis aux démocrates de retrouver des couleurs et de se placer en tête dans les sondages, mais cette petite longueur d’avance a fondu au fil des semaines.

Les deux candidats, que tout oppose, font maintenant jeu égal, en particulier dans les Etats décisifs. « C’est une élection dans la marge d’erreur », a reconnu mardi Jen O’Malley Dillon. 

« Beaucoup d’électeurs n’ont pas encore décidé pour qui voter, ni même s’ils iront voter », a-t-elle ajouté.

Ce discours de mardi, autour duquel l’équipe de campagne fait un gros battage médiatique, « est vraiment conçu pour atteindre ces indécis », avant que la candidate démocrate de 60 ans ne reparte sillonner les sept « swing states », qui décideront de l’issue de l’élection du 5 novembre.

Insultes et propos racistes

C’est dans l’un de ces Etats électoralement cruciaux, qui avaient voté pour Donald Trump en 2016, puis pour Joe Biden en 2020, que se rend aussi lundi l’ancien président : en Pennsylvanie, et plus précisément à Allentown. Le candidat républicain pourrait y recevoir un accueil mouvementé.

La ville accueille une importante communauté hispanique et en particulier portoricaine, indignée depuis qu’un humoriste a comparé Porto Rico à une « île flottante d’ordures » ce week-end, lors d’un grand meeting de Donald Trump à New York.

Deux jours après ce rassemblement au légendaire Madison Square Garden, émaillé d’insultes et de propos racistes, c’est dans la capitale fédérale que l’ancienne procureure de Californie a choisi de prononcer son « réquisitoire final » avant de s’en remettre au « jury » qu’est le peuple américain.

Son équipe de campagne file volontiers la métaphore judiciaire, face à un rival condamné au pénal et poursuivi dans plusieurs affaires, notamment liées à son refus de reconnaître sa défaite en 2020.

Le lieu de cette grande allocution, à quelques encablures de la Maison Blanche, n’a pas été choisi au hasard : le républicain avait tenu un discours enflammé au même endroit le 6 janvier 2021, contestant les résultats de la présidentielle qu’il avait perdue deux mois plus tôt et appelant ses partisans à se « battre comme des diables ».

Ils avaient envahi quelques heures après le siège du Congrès, où les parlementaires américains étaient réunis pour certifier l’élection de Joe Biden.

Accusations de fascisme

Le candidat républicain, qui à 78 ans brigue pour la troisième fois la Maison Blanche, a invité la presse en matinée dans sa villa Mar-a-Lago, en Floride.

Kamala Harris va elle enregistrer mardi un entretien avec une radio hispanique de Pennsylvanie, afin, en particulier, de s’adresser à la communauté portoricaine.

Lundi, Donald Trump a rejeté les critiques de sa rivale sur ses penchants potentiellement autoritaires. « Je ne suis pas un nazi, je suis le contraire d’un nazi », a-t-il martelé.

La semaine dernière, John Kelly, son ancien chef de cabinet à la Maison Blanche, avait estimé que son ex-patron répondait à la définition d’un fasciste, une accusation reprise par Kamala Harris.

Les craintes d’une répétition du chaos d’il y a quatre ans pèsent lourdement sur l’élection. Selon un sondage de CNN réalisé lundi, seuls 30% des Américains pensent que Donald Trump reconnaîtrait sa défaite cette fois-ci, contre 73% pour Kamala Harris.

Le républicain de 78 ans affirme que la Maison Blanche lui est acquise, sauf si le camp de son adversaire truque les résultats. Kamala Harris a elle indiqué être déjà préparée à une déclaration prématurée de victoire de son rival.

Source : Afp