L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé lundi suspendre ses activités à Djibo, importante ville du nord du Burkina Faso encerclée par des groupes djihadistes, pour des raisons sécuritaires, après des incidents ayant notamment visé les centres de santé et les locaux de l’organisation.
« MSF annonce la suspension de ses activités à Djibo, au Burkina Faso. Cette décision fait suite aux incidents récurrents visant les centres de santé, les points de distribution d’eau, et même nos locaux », a écrit l’ONG sur son compte X.
Un responsable de MSF a rapporté à l’AFP une augmentation de ces incidents cette année, imputés à « des groupes armés ».
« Les conditions se détériorent au Burkina et on ne sent pas le soutien des autorités locales », a-t-il ajouté, rappelant que la suspension des activités de MSF risque de priver la population locale de soins.
Chef-lieu de la province du Seno, Djibo accueille de nombreux déplacés internes: sa population est passée de 60.000 habitants à plus de 200.000 en cinq ans, selon des estimations d’ONG.
Depuis plus de deux ans, les groupes djihadistes qui minent le pays encerclent cette ville proche de la zone dite des trois frontières entre Niger, Burkina et Mali, et y font des incursions.
En juillet, le bureau de MSF à Djibo avait été visé par des tirs qui avaient « détruit les points d’approvisionnement en eau », fournis par l’organisation, selon ce responsable.
« Nous avons besoin de conditions de sécurité adéquates pour permettre à nos équipes de poursuivre leur mission et apporter du soutien aux communautés piégées par l’insécurité et la violence », a de son côté déclaré Moussa Ousman, responsable des programmes Afrique de l’Ouest et centrale pour MSF, cité sur X.
Contacté par l’AFP, il a affirmé qu’un « collaborateur burkinabè » de MSF, avait été tué en septembre dans des circonstances que l’organisation « continue de vérifier ».
En février 2023, l’organisation avait suspendu ses activités dans tout le pays pendant trois semaines, après la mort de deux de ses employés burkinabè tués par des « hommes armés » qui avaient « pris pour cible » un « véhicule de Médecins sans frontières, clairement identifié ».
Source : Afp