La capitale togolaise était à l’honneur mercredi et jeudi dans le cadre de la « La Grande rencontre des Compliance et Risk Officers », un rendez-vous de haut niveau des experts en finance africains et d’horizons diverses.
L’évènement axé sur l’importance de l’implication des acteurs du monde des finances dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a été une occasion pour le monde des finances et surtout des Compliance et Risk Officers d’échanger et de se renforcer en matière de lutte contre les crimes financiers.
La rencontre s’avère plus qu’urgente à l’ère de la recrudescence des crimes financiers qui échappent parfois à la vigilance des professionnels de la finance.
Les différents panels ont permis de plonger les participants à la rencontre de Lomé dans la réalité de la LCB/FT.
Des panels riches en contenus
Le tout premier panel de la rencontre axé sur le sous thème : « Les acteurs et leurs rôles dans la politique LCB/FT : Regard croisé », a été le cadre idéal de prise de parole des institutions nationales comme la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) et la Cellule Nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF-Togo) le HAPLUCIA pour parler de leurs rôles dans les politiques de la LCB/FT.
La HAPLUCIA a souligné son rôle dans la lutte contre la corruption dont le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme sont ailes fonctionnelles. La CENTIF pour sa part est une interface dans la lutte contre le blanchiment de capitaux en mettant l’accent sur le recueil, le traitement et la diffusion d’information financière.
« Dans le cadre de la coopération nationale, la HAPLUCIA et la CENTIF ont conclu un protocole d’accord d’échanges d’informations et sont membres du Comité national de coordination des activités de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (CONAC). Ce comité est chargé de prendre des mesures appropriées pour évaluer, identifier et atténuer les risques liés au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. Les deux institutions sont également membres du Comité de concertation et de coordination sur la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées mis en place à l’initiative de la HAPLUCIA », a indiqué Kimelabalo Aba (président de HAPLUCIA).
Le second panel autour de l’ »Etat des lieux du cadre réglementaire et institutionnel de la conformité et des risques dans l’espace UMOA » a permis de soulever l’importance d’une adaptation constante des règles de LCB/FT avec une coopération internationale nécessaire pour harmoniser les standards
« L’intervention du Risk Officer et du Compliance Officer dans le processus LCB/FT » a fait l’objet du troisième panel soulignant la gestion des risques et des personnes politiquement exposées. Ce panel a aussi permis de discuter de la cartographie des risques, un sujet crucial pour les entreprises.
L’avant dernier panel de la rencontre a abordé en profondeur le concept de la KYC et la due diligence, un processus essentiel dans le cadre de la LCB/FT visant à identifier et à vérifier l’identité des clients lors de l’établissement des relations d’affaire avec les institutions financières et d’autres organisations.
« La justice et les infractions financières : cas du LCB/FT » a été la toute dernière communication de la rencontre qui a suscité beaucoup de discussions et de réactions de la part de l’ensemble des acteurs financiers qui ont scrutés le cadre juridique national et international, la coopération judiciaire internationale et le rôle des autorités de contrôle ainsi que les sanctions et poursuites.
D’importantes recommandations pour renforcer la lutte
A Lomé, les acteurs financiers ont décidé de l’importance d’avoir un responsable conformité dans chaque organisation ainsi que la nécessité de création d’un cadre législatif robuste pour soutenir la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Un appel a été également lancé à une collaboration renforcée entre les acteurs de la lutte contre la criminalité financière et des pistes de solution ont été dégagées pour améliorer les dispositifs de conformité et de gestion des risques avec un accent sur la KYC et la due diligence.
« La Grande rencontre des Compliance et Risk Officers » étant un cadre de renforcement des capacités des acteurs financiers, il leur est demandé de faire preuve de beaucoup de vigilance dans leur relation-client.
Faire de Lomé la capitale de la conformité et une plateforme tournante de la LCB/FT
Sanctionnées par la remise des attestations aux participants, les assises des Compliance et Risk Officers visent à faire du Togo, la plateforme tournante de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Pour une première en Afrique, cette rencontre a été une totale réussite pour les participants qui y ont puisées beaucoup de ressources et de savoir-faire.
« Aujourd’hui, souffle une nouvelle ère pour le Togo, aujourd’hui notre cher pays se positionne leader africain de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Aujourd’hui, le Togo se fait siège de la conformité en Afrique et dès aujourd’hui toute l’Afrique se réunira annuellement au Togo pour affûter les armes contre le terrorisme et le blanchiment de capitaux », a souligné Nikada Batchoudi président de l’Africa Compliance Academy (ACA).
« C’est un fait et nous le savons tous. Lomé est indiscutablement une capitale financière de l’Afrique, faisons de Lomé le hub de la lutte contre le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme », a-t-il ajouté.
Le prochain rendez-vous de cette rencontre qui se veut annuel est pris pour juillet 2025.
Il faut rappeler que « La Grande rencontre des Compliance et Risk Officers » est coorganisée par l’ACA, la HAPLUCIA et la CENTIF-Togo autour du thème : « La conformité et la gestion des risques dans le secteur financier en Afrique ». FIN
Chrystelle MENSAH