Résilience à la sécheresse : Un nouveau rapport présente des solutions mises en œuvre par des femmes

Photo CNULCD

Le nouveau rapport de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) indique que les femmes et les filles sont confrontées à de grandes difficultés, mais font également preuve d’un leadership remarquable face à la sécheresse.

Les sécheresses contribuent à 15 % des pertes économiques liées aux catastrophes dans le monde et sont responsables de 85,8 % des décès de bétail.

Lancé à l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, le nouveau rapport intitulé « Les solutions mises en œuvre par les femmes pour la résilience à la sécheresse« , appelle à mieux reconnaître et soutenir les efforts déployés par les femmes pour protéger les communautés vulnérables des effets dévastateurs de la sécheresse. Il souligne également que les droits fonciers des femmes sont essentiels pour assurer la sécurité alimentaire.

Les femmes produisent jusqu’à 80 % de la nourriture dans les pays en développement, alors que moins de 20 % des propriétaires fonciers sont des femmes. Par ailleurs, ces femmes démontrent une remarquable résilience à la sécheresse.

Selon Ibrahim Thiaw (Secrétaire exécutif de la CNULCD), les femmes ont longtemps été considérées comme les plus vulnérables à la sécheresse, mais comme le révèle ce rapport, elles sont aussi les plus résilientes, ouvrant la voie à l’élaboration de solutions à l’un des défis les plus urgents du monde.

« L’ingéniosité et l’ingéniosité des femmes qui luttent contre la sécheresse dans le monde entier sont sans limites. Que ce soit dans la région du Sahel en Afrique, dans le nord du Kenya, en Iran, au Pérou ou au Maroc, les femmes ont prouvé leur résilience et leur capacité à surmonter les conditions les plus inextricables pour assurer la prospérité de leurs familles. La lutte contre l’inégalité des sexes n’est pas seulement une question d’équité : c’est une occasion d’exploiter un potentiel inexploité dans la lutte contre le changement climatique« , a-t-il déclaré.

Inégalités de genre et impacts disproportionnés

Les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par la sécheresse en raison des inégalités structurelles persistantes entre les sexes qui limitent leur accès aux ressources essentielles telles que la terre, l’eau et les services financiers.

Le document révèle que ces inégalités imposent également une charge de travail considérable aux femmes et aux filles notamment dans les zones touchées par la sécheresse, ce qui met leur santé et leur sécurité en danger. Par exemple, la corvée d’eau, tâche qui amène les femmes à parcourir de longues distances à pied. Ce sont elles qui s’occupent également des enfants et des personnes âgées, ce qui complique encore davantage leur capacité à faire face à la sécheresse, d’où la nécessité de prendre en compte les défis spécifiques auxquels les femmes sont confrontées dans les plans de lutte contre la sécheresse.

Les principales conclusions : les femmes, moteurs de la résilience à la sécheresse mondiale

Malgré les obstacles systémiques tels que la propriété foncière limitée, les femmes développent des solutions innovantes qui permettent à leurs communautés de s’adapter à des conditions environnementales de plus en plus difficiles.

Elles produisent jusqu’à 80 % de la nourriture dans les pays en développement, mais possèdent moins de 20 % des terres à l’échelle mondiale. Cette disparité limite leur accès aux ressources telles que le crédit et la formation, ainsi que leur capacité à se préparer et à se relever des sécheresses, ce qui aggrave leur vulnérabilité au changement climatique.

Impact mondial de la sécheresse : les sécheresses sont responsables de 15 % des pertes économiques liées aux catastrophes naturelles dans le monde et de 85,8 % des décès de bétail. Dans les régions agricoles pluviales, la sécheresse menace les moyens de subsistance des femmes, qui représentent une part importante de la main-d’œuvre agricole.

Dégradation des terres et pauvreté : jusqu’à 40 % des terres du monde sont dégradées, ce qui touche plus de 3,2 milliards de personnes. En raison de la dégradation des terres et de la sécheresse, de nombreuses femmes sont obligées de parcourir de plus longues distances à pied pour accéder à l’eau potable et ramasser du bois de chauffage pour leur famille.

Avantages économiques des droits fonciers des femmes : les recherches montrent que garantir les droits fonciers des femmes améliore la nutrition des ménages, augmente les dépenses consacrées à l’éducation des enfants et améliore les conditions économiques globales. 

Notons que le rapport est soutenu par l’Alliance internationale pour la résilience à la sécheresse (IDRA), le gouvernement du Canada et la Société allemande de coopération internationale (GIZ).

Rappelons que la Journée internationale des femmes rurales, célébrée chaque année le 15 octobre, met en lumière le rôle essentiel que jouent les femmes rurales dans la pérennité de leurs communautés et des systèmes alimentaires mondiaux.

Le thème de 2024, « Les femmes rurales cultivent une bonne alimentation pour tous », met en avant leurs contributions, de la production agricole à la distribution alimentaire, malgré les inégalités systémiques auxquelles elles sont confrontées, comme l’accès limité à la terre, aux ressources financières et au pouvoir de décision. FIN

Ambroisine MEMEDE (Source: www.agroclimatique.tg)