Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés a souligné lundi l’urgence de cessez-le-feu au Liban et à Gaza afin d’éviter un conflit régional plus vaste aux conséquences mondiales.
« Un cessez-le-feu soutenu par un processus de paix significatif (…) est le seul moyen de briser le cycle de la violence, de la haine et de la misère », a déclaré Filippo Grandi à l’ouverture de la réunion annuelle du comité exécutif du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) à Genève.
Le haut responsable onusien a insisté sur le fait que seul un cessez-le-feu pourrait permettre d’éviter une « guerre régionale majeure ayant des répercussions mondiales ».
Après des mois d’affrontements frontaliers entre Israël et le mouvement pro-iranien Hezbollah, allié du Hamas palestinien, l’armée israélienne a intensifié ses raids aériens au Liban le 23 septembre puis y a entamé des opérations terrestres le 30.
Plus de 1.300 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP. Selon l’ONU, plus d’un million de personnes ont été jetées sur les routes au Liban, ou l’ont quitté, soit plus d’un sixième de la population, depuis cette date.
Le Hezbollah a réactivé le front à la frontière avec Israël après l’attaque du 7-Octobre et le début de la guerre à Gaza, en soutien à son allié palestinien Hamas.
Les échanges de tirs quasi quotidiens ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes des deux côtés de la frontière, avant même l’intensification de l’offensive israélienne en septembre.
Israël a promis de combattre le Hezbollah jusqu’à « la victoire », afin de permettre le retour dans les régions frontalières du Nord des 60.000 habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants du mouvement libanais.
« Vous avez vu les images et entendu les chiffres : des centaines de milliers de personnes déplacées à l’intérieur du Liban, cherchant à échapper aux frappes aériennes israéliennes », a déclaré M. Grandi, déplorant qu' »une fois de plus, la distinction entre civils et combattants a presque disparu ».
Le Haut Commissaire a dénoncé les attaques dont sont victimes les travailleurs humanitaires, mais affirmé que les Nations unies continueront à « rester » sur le terrain.
Il a rendu hommage à l’employée et au contractuel du HCR tués lors d’une frappe aérienne israélienne au Liban le mois dernier et rappelé que 226 personnes travaillant pour l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) ont perdu la vie depuis la guerre à Gaza.
« Nous ne pouvons pas accepter que les vies des humanitaires soient considérées comme de simples dommages collatéraux ou, pire encore, qu’ils soient calomniés », a-t-il déclaré.
Source : Afp