« Le taux de croissance est attendu à 6,6% en 2024 au Togo, après 6,4% en 2023 et 5,8% en 2022 », a annoncé Essowè Georges Barcola (ministre de l’économie et des finances) lors de la troisième session de l’année du Comité National de Crédit (CNC) tenue vendredi à Lomé.
La mission du CNC est d’étudier les conditions de fonctionnement du système bancaire et financier et d’évaluer les performances de l’économie. En ce sens, il se révèle lors de cette rencontre, une positivité concernant l’accroissement continu du niveau global de l’inclusion financière.
Ces assises avaient pour ordre du jour des discussions portant sur l’évolution de la situation économique, monétaire et du système bancaire et financier au 30 juin 2024. Aussi, les échanges ont porté sur les Termes de Référence (TdR) du groupe de travail visant à proposer un mécanisme d’alerte précoce, pouvant permettre de lutter efficacement contre la prolifération des structures illégales de collecte de l’épargne.
M.Barcola (nouveau président du CNC) a fait ressortir aux participants la résilience de l’économie togolaise en termes de commentaires se rapportant à l’évolution de l’activité économique.
« L’économie nationale demeure résiliente face aux chocs successifs, notamment sanitaire, géopolitique et sécuritaire, en liaison avec les réformes mises en œuvre ces dernières années, en particulier dans le cadre de la Feuille de route gouvernementale, Togo 2025. Les perspectives sont globalement favorables, avec l’activité économique qui devrait s’accélérer cette année, dans un contexte d’atténuation des tensions inflationnistes et de maîtrise du taux d’endettement public », a-t-il souligné.
« Le taux de croissance économique est alors attendu à 6,6% en 2024, après 6,4% en 2023 et 5,8% en 2022. Tous les secteurs contribueront à cette croissance économique, en particulier le secteur tertiaire qui demeure le moteur de la croissance économique », a-t-il précisé.
Pour consolider ces acquis, a poursuivi le ministre, « le gouvernement poursuivra, avec détermination, les réformes engagées, dans le cadre de la Feuille de route Gouvernementale Togo 2025. Ces réformes devraient permettre de maintenir l’environnement macroéconomique favorable au bon déroulement des activités du secteur financier ».
Situation du secteur financier passée au peigne fin
Au cours de la rencontre, la situation du secteur financier a été passée au peigne fin avec des « évolutions encourageantes », a relevé M.Barcola.
« La première évolution est relative à l’accroissement continu du volume de crédits octroyé aux opérateurs économiques. En effet, les créances intérieures, c’est-à-dire les financements accordés au secteur privé et à l’État, ont crû de 4% en un an à 1.968 milliards à fin juin 2024, après la hausse de 6% à fin décembre 2023. Environ 90% de ces financements ont été destinés au secteur privé », a-t-il salué.
« Par ailleurs, l’analyse des nouvelles mises en place de crédit au cours des six premiers mois de l’année montre l’évolution significative, en glissement annuel : (1) des crédits immobiliers, dont le volume a doublé en un an, (2) de la part des financements accordés aux TPME, avec une augmentation de 6 points de pourcentage en glissement annuel à 41% du total des concours bancaires et, (3) enfin, des crédits d’équipement dont le volume a triplé en un an, en faveur essentiellement des entreprises de la Plateforme Industrielle d’Adétikopé (PIA) « , a-t-il indiqué.
« La deuxième évolution positive est relative à la poursuite de l’assainissement du portefeuille de crédit des banques, avec un taux brut de dégradation qui est passé de 9% au 30 juin 2023 à 8% à fin juin 2024. Enfin, la troisième évolution positive concerne l’accroissement continu du niveau global de l’inclusion financière. Les données disponibles confirment la dynamique croissante du taux global d’utilisation des services financiers qui devrait atteindre 88% en 2023, après 87% un an plus tôt », a ajouté le ministre. FIN
Junior AUREL