Mieux connaitre le Mpox et se protéger : Merck Foundation et les experts sensibilisent

La recrudescence du virus Mpox en Afrique a poussé l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à décréter le 14 août dernier, une urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut niveau d’alerte sanitaire lié à ce virus a été déclenché en 2022. Pour en savoir plus sur le virus, ses manifestations, les précautions et mesures de protection, la Fondation Merck a regroupé le 5 septembre dernier, des experts en santé publique pour adresser la question.

Journalistes, décideurs et curieux étaient connectés pour s’informer et mieux se conformer aux mesures préventives. Dirigée par la sénatrice Egyptienne Dr Rasha Kelej (CEO de la Fondation Merck), ce webinaire a permis aux participants d’être outillés sur la question et de cerner les enjeux environnementaux de la variole du singe. 

Le panel était composé des Profs. Andrew Kambugu, Directeur exécutif Sande-McKinnell de l’Institut des maladies infectieuses (Faculté des sciences de la santé, Université Makerere, Ouganda), Hamisi M. Malebo (Chercheur scientifique en chef et président du Conseil des pratiques de santé traditionnelles et alternatives, ministère de la Santé, Tanzanie).

Dr Samoel Khamadi, directeur (Centre de recherche sur les virus, Kemri, Kenya), Prof. Obinna Onwujekwe (Professeur d’économie et de politique de la santé et de pharmaco-épidémiologie, Faculté de médecine, Université du Nigéria) et Dr Bryan Tegomoh (Épidémiologiste médical et génomique, Fondation CDC du Cameroun) étaient également sur le panel.

Selon Dr Rasha Kelej, il est important de bien comprendre les enjeux environnementaux de la variole du singe et l’impact qu’une telle contamination peut avoir sur la tenue des évènements dans nos pays.

Pour Dr. Bryan Tegomoh (Fondation CDCD, Cameroun), le virus est endémique de l’Afrique du Centre et de l’Ouest. Il a été identifié pour la première fois en 1958 chez des singes en laboratoire. L’apparition des premiers cas de Mpox chez les humains ont été détectés en 1972. Des cas sporadiques ont depuis lors été détectés.

Se protéger contre le Mpox

Pour Pr Kambugu (Université Makerere, Ouganda), c’est une maladie de la même famille que la variole et les deux virus sont faciles à distinguer. 

« Elle se transmet par contacts directs avec une personne infectée, ou par des surfaces et objets contaminés. Elle se fait également par des gouttelettes respiratoires lors de contacts rapprochés. Pour se protéger, il faut éviter tout contact avec des personnes ou animaux infestés ». Il conseille de se laver soigneusement les mains.

Notons que ce virus sévit actuellement en République démocratique du Congo où des cas ont été confirmés.

Selon les explications du Docteur Samoel Khamadi du Kenya, après l’éradication de la variole et l’arrêt systématique de la vaccination contre ce fléau, les personnes non vaccinées pourraient s’exposer à la contractation de la variole du singe.

Plusieurs questions ont été posées aux panélistes par Dr Kelej, dont celle concernant l’immunité de ceux ayant déjà été vaccinée contre la variole. Cette vaccination est susceptible de protéger ces personnes contre le Mpox, mais il est nécessaire de faire des recherches sur ces personnes avant toute affirmation, selon Dr Samoel Khamadi.

Mais cela va dépendre de la capacité de chaque organisme, du degré d’immunité conféré par la vaccination, une question d’anticorps…, une immunité partielle ou définitive, ajoute Pr Malebo de la Tanzanie, soutenant que la vaccination reste la solution.

Pour Dr Tegomoh du Cameroun, éviter les objets infectés par le virus. Le virus pourrait être transmissible de mère à l’enfant. Ce dernier a par ailleurs souligné que la perte d’habitats dus aux changements climatiques, favorisant le rapprochement des animaux porteurs du virus, pourraient également favoriser l’expansion de la maladie.

« Nous voyageons également beaucoup plus, ce qui facilite la propagation des maladies. La diminution de l’immunité contre la variole pourrait être une raison, mais cela reste une hypothèse scientifique. Il est également important de noter que nous disposons de meilleurs systèmes de surveillance, et que nous détectons simplement davantage de cas désormais », a dit Dr Tegomoh.

Notons que la mpox est une maladie provoquée par l’orthopoxvirus simien. Selon l’OMS, il s’agit d’une infection virale qui peut se transmettre d’une personne à l’autre, principalement par contact étroit, et parfois de l’environnement aux personnes par des objets et des surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte de mpox. Dans les milieux où le virus de la mpox est présent chez certains animaux sauvages, il peut également être transmis des animaux infectés aux personnes qui sont en contact avec eux.

À la suite d’une série de consultations avec des experts mondiaux, l’OMS commence à utiliser de préférence le nouveau terme «mpox» comme synonyme de «variole simienne».

Quels sont les symptômes de la mpox ? La mpox peut se manifester par divers signes et symptômes. Alors que certaines personnes présentent des symptômes relativement peu sévères, d’autres peuvent être atteintes d’une forme plus grave de la maladie et devoir être prises en charge dans un établissement de santé. La mpox se manifeste habituellement par une éruption cutanée qui peut durer deux à quatre semaines. Cette éruption peut être précédée ou suivie de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de douleurs dorsales, d’une asthénie et d’adénopathies (hypertrophie des ganglions lymphatiques). L’éruption ressemble à des cloques ou à des lésions et peut toucher le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, l’aine et les zones génitales et/ou anales. Ces lésions peuvent également siéger sur la bouche, la gorge, l’anus, le rectum, le vagin ou les yeux. Il peut y avoir d’une à plusieurs milliers de lésions. Certaines personnes présentent une inflammation à l’intérieur du rectum (proctite) qui peut causer une douleur intense, ainsi qu’une inflammation des organes génitaux qui peut causer des difficultés à uriner. FIN Ambroisine MEMEDE