Le Bénin traverse une période sécuritaire difficile, marquée par des attaques contre ses forces de sécurité dans le nord du pays, selon les médias. Des experts estiment que l’union et la coopération des États pourraient dissuader les terroristes dans la région alors que les populations ont peur.
Ces derniers jours ont été éprouvants pour le Bénin sur le plan sécuritaire. Les médias locaux ont annoncé plusieurs attaques contre les forces de sécurité dans le nord du pays.
Face à la montée du djihadisme au Sahel, les experts en sécurité misent sur la solidarité sous-régionale. Mais les pays du Sahel les plus touchés par ces attaques ne parlent pas le même langage.
« Je pense que c’est le même le facteur déterminant de la persistance du terrorisme dans les pays sous-régionaux. L’union des pays du Sahel ferait peur aux terroristes parce ce sont plusieurs nations contre ces forces obscures. Donc c’est clair qu’ils disparaissent. Mais si au lieu de cela, nous qui devons combattre le terrorisme, sommes en total désaccord, c’est clair que l’ennemi y trouve bon compte, d’où la persistance du terrorisme », soutient Arnauld Tinkpon, expert en relations internationales.
Pourtant, en novembre 2022 au Ghana lors de la Conférence internationale autour de l’Initiative d’Accra, sept chefs d’État africains ont décidé de mutualiser les stratégies pour contrer la propagation des violences djihadistes dans les pays du Sahel et en progression vers les côtes du Golfe de Guinée.
Un engagement qui s’est noyé dans les conflits. Pour Fiacre Dagah, expert sur les questions de sécurité, les chefs d’État feraient mieux de restructurer la CEDEAO
« Le Bénin et les pays qui ont décidé de se retirer de la CEDEAO sont ceux qui ont le plus de problème avec le terrorisme. Et comme ils partagent directement les frontières avec le Bénin, les conséquences sont là. Il faut que les pays du Sahel, qu’ils soient de la CEDEAO ou de l’AES, s’entendent pour poser des actes forts engager des forces d’actions militaires conjointes pour une lutte efficace », déclare M. Dagah.
À force de vivre dans la peur en raison de la fréquence des attaques, les populations ont fini par perdre confiance en leurs autorités. Ce qui rend difficile la traque des terroristes pense pour sa part Tranquilin Kèdoté, commerçant transfrontalier.
« Si la présence des forces de sécurité de nos pays n’est pas à la taille de ce qu’on veut, on n’a pas le choix. Aujourd’hui, il y a des gens qui sont prêts à rejoindre le camp des terroristes et ils le font d’ailleurs. C’est ce qui explique la surprise des attaques parce que l’ennemi est là déjà et sait où attaquer pour faire mal », assure Tranquilin Kèdot.
Aujourd’hui le Niger et le Bénin tentent de revenir à de meilleures relations mais ne se font pas encore suffisamment confiance pour partager des informations qui relèvent de là sécurité de leurs territoires.
Il en est de même pour le Burkina-Faso, l’autre voisin immédiat du Bénin. Pendant ce temps, les groupes armés progressent et sèment la terreur au sein des populations.
Source : VOA (Ginette Fleure Adandé)