Le nouveau gouvernement français dirigé par Michel Barnier compte des personnalités plutôt, voire très marquées à droite, des vieux briscards de la politique comme des jeunes en pleine ascension. Voici quelques uns des principaux visages de l’exécutif.
Bruno Retailleau, un conservateur radical à l’Intérieur
Figure d’une droite libérale-conservatrice inflexible, Bruno Retailleau, 63 ans, prend un ministère clé avec lequel il entend bien mettre en oeuvre son triptyque favori: « ordre », « autorité » et « fermeté ».
Sénateur de Vendée (ouest), terre conservatrice et catholique par excellence, M. Retailleau affiche des convictions très droitières, sur le mariage homosexuel, l’avortement ou la fin de vie. Concernant l’immigration, un de ses chevaux de bataille, il est partisan d’une politique dure.
« Il n’y va pas (au ministère de l’Intérieur, ndlr) pour faire une politique centriste, c’est sûr. Il va y aller franco », prévient un sénateur centriste.
Ses compagnons de droite assurent cependant que l’homme « sait s’arrondir » et être « à l’écoute ».
Jean-Noël Barrot, la fulgurante ascension
Le nouveau chef de la diplomatie française, 41 ans, connaît une ascension rapide, après être passé du Numérique à ministre délégué à l’Europe.
Fils de l’ancien ministre et commissaire européen Jacques Barrot, il a reçu en héritage d’être « un Européen convaincu ».
Si certains diplomates estiment qu’il « vit sur la réputation de son père », d’autres concèdent qu’il a su imprimer discrètement sa marque notamment au moment de la campagne des élections européennes, au printemps dernier.
Au Quai d’Orsay, il « va devoir travailler beaucoup de dossiers en un temps record », prédit un diplomate. Et « s’imposer », car « c’est un poids plume dans la jungle des relations internationales ».
Rachida Dati, l’insubmersible
Très connue dans l’opinion publique en raison de son langage fleuri et ses piques mordantes, Rachida Dati, ex-protégée de l’ancien président de droite Nicolas Sarkozy, est une figure insubmersible de la scène politique française.
Le président Macron avait fait un « coup » médiatique et politique en la faisant revenir sur la scène nationale au poste de ministre de la Culture dans le gouvernement de Gabriel Attal. Elle est l’une des deux seules personnalités du précédent gouvernement à conserver son poste.
Lecornu, le soldat de Macron
Discret mais fin politique, fidèle du président, le ministre des Armées Sébastien Lecornu conserve son portefeuille auquel viennent s’ajouter les Anciens combattants, et reste un des rares à bénéficier d’un budget en forte hausse, sur fond de tensions internationales.
« Lecornu, c’est le bon soldat qui par ailleurs n’a pas trop de charisme ni d’avenir présidentiel » susceptible de faire de l’ombre à Emmanuel Macron, dont il a activement animé la campagne présidentielle de 2022, relevait en début d’année un conseiller ministériel.
Propulsé au gouvernement en 2017 à seulement 31 ans, l’homme politique issu du camp de droite est passé par l’Ecologie, les Collectivités, l’Outre-mer, avant d’hériter du portefeuille stratégique des Armées.
Anne Genetet, la surprise à l’Education nationale
La députée macroniste Anne Genetet, jusqu’ici connue pour ses travaux sur la défense et la diplomatie, a été propulsée à la tête du ministère de l’Education nationale, la sixième titulaire du portefeuille en sept ans.
Médecin puis journaliste, employée dans le privé puis députée… A 61 ans, Anne Genetet, inconnue du grand public et des enseignants, s’apprête à découvrir l’une des administrations les plus exigeantes de l’Etat.
Un duo de macronistes pour Bercy
Pour le poste le plus exposé du gouvernement, à l’heure où la France est visée par une procédure européenne pour déficit excessif, Michel Barnier a choisi un duo inconnu du grand public: Antoine Armand pour l’Economie, les Finances et l’Industrie d’un côté; Mathieu Lefèvre de l’autre pour le Budget.
Source : Afp