Lomé abritera du 29 octobre au 2 novembre prochain, le 9ème Congrès panafricain, rencontre qui regroupera plus de 1.500 personnes dont des décideurs politiques, défenseurs des droits civiques et intellectuels.
Les préparatifs vont bon train, car les conférences régionales prévues dans le cadre de la rencontre ont pris fin le 31 août dernier, avec les assises Bahia (Brésil. Au total six conférences régionales ont été organisées : Afrique de l’Ouest, Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique australe, Afrique du Nord, région Diaspora. Et toujours dans la même lancée, une trentaine de journalistes venus de toutes les régions du Togo ont été fortement outillés ce samedi à Lomé, sur tous les contours de ce congrès, lors d’une formation organisée par l’Agence de communication « Full Success Africa-Solutions », avec l’accompagnement technique du comité d’organisation du Congrès de Lomé.
« C’était le meilleur moment pour nous de maîtriser le sujet pour mieux le traiter. Ce qui nous permettra aussi de poser les bonnes questions à ceux qui sont dans le domaine », a salué Alphonse Logo (Manager/Full Success Africa-Solutions).
« Nous sommes heureux de constater que la participation a été très active. Nous ne nous sommes pas trompés en initiant cette formation », a-t-il précisé.
« Cet atelier est d’une importance capitale, car en tant que journalistes, vous êtes un maillon essentiel dans les préparatifs de ce congrès à travers votre noble mission », a renchéri Essohanam Pétchézi (Directeur de l’intégration africaine au ministère des affaires étrangères et membre du comité d’organisation du Congrès panafricain).
Principal thème de cette formation d’une demi-journée : « Le panafricanisme et les enjeux 9ème Congrès panafricain ». Cinq sous-thèmes ont été développés durant cette rencontre par des experts et professeurs d’université : « Le congrès panafricain de Lomé : Enjeux et perspectives », « Histoire et renouveau du panafricanisme : Enjeux contemporains », « Rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales », « Le panafricanisme au service du développement socio-économique et de la coopération africaine », « Rôle des médias dans la promotion des idéaux panafricanistes ».
Le Panafricanisme
« Le panafricanisme est un mouvement et une idéologie politique qui promeut l’indépendance totale du continent africain, et encourage la pratique de la solidarité entre les africains et les personnes d’ascendance africaine, où qu’ils soient dans le monde, indépendamment de leurs origines ethniques, leurs appartenances religieuses, ou leurs apparences physiques. Le panafricanisme est à la fois une vision sociale, économique, culturelle et politique d’émancipation des africains et un mouvement qui vise à unifier les africains du continent et de la diaspora africaine en une communauté africaine mondiale. Le cœur de son principe consiste en la certitude que les peuples d’Afrique et de la diaspora partagent une histoire et une destinée commune », a défini Dr Halourou Maman (enseignant vacataire/Département d’histoire de l’Université de Lomé).
Mais ce panafricanisme, parti de la conscience unitaire née chez les esclaves noires durant le « middle passage », va trouver dans les conditions sociales ségrégationnistes en Amérique l’humus de son éclosion et en Europe l’environnement de son expansion dans les milieux africains, a-t-il souligné.
« Son retour sur le continent marque une phase de cristallisation politique et d’offensive anti-coloniale », a noté Dr Maman.
D’où les bouleversements observés ces dernières années dans certains pays de la sous-région marqués par des comportements totalement « anti-colons ».
Selon Afognon Kouakou Sedaminou (Coordonnateur du Guichet Diaspora/Ministère des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, point focal en charge de l’organisation du 9e congrès panafricain), la rencontre de Lomé « permettra de réaffirmer la valeur du panafricanisme, d’assurer une continuité historique au mouvement et de définir l’idéologie autour de laquelle construire la nouvelle vision du panafricanisme au 21e siècle ».
Les enjeux du congrès de Lomé
Le Congrès de Lomé sera le quatrième sur le continent après ceux de Dar es Salam (Tanzanie), de Kampala (Ouganda) et de Johannesburg (Afrique du Sud). Les cinq premiers Congrès panafricains ont été tenus en dehors de l’Afrique (principalement en Europe, à l’exception du 4ème à New York).
Activité phare de la Décennie 2021-2031 des racines africaines et des diasporas africaines déclarée par l’Union africaine, ces assises seront axées sur le thème : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir ».
« Ce sera l’occasion privilégiée pour les Africains vivant sur le continent, ceux de la diaspora et les Afrodescendants de se retrouver, d’échanger et de prendre des résolutions pertinentes destinées à soutenir le processus de développement du continent et les efforts collectifs des États et des communautés afrodescendantes pour améliorer l’image, la participation et la représentativité de l’Afrique dans la gouvernance mondiale, mais aussi à raviver la flamme du panafricanisme », a indiqué M.Sedaminou.
Le rendez-vous de Lomé permettra de remobiliser les Etats africains et les peuples d’Afrique autour de la question de la réforme des institutions multilatérales et de prendre des résolutions concrètes orientées vers l’amélioration de la représentativité de l’Afrique dans la gouvernance mondiale et ce conformément à l’aspiration 7 de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine.
Tout premier congrès panafricain à être organisé par un pays africain francophone après ceux tenus respectivement à Dar-es-Salam (Tanzanie), à Kampala en (Ouganda) et à Johannesburg (Afrique du Sud) puis à Accra (Ghana), la rencontre de Lomé permettra de faire le bilan du panafricanisme et d’explorer les perspectives actuelles et futures du mouvement dans la dynamique de la renaissance africaine.
Plusieurs activités sont au menu de la rencontre : des panels, des travaux en commission, une table-ronde économique, une rencontre avec la jeunesse panafricaine, une rencontre des prêtres et prêtresses vaudou d’Afrique et des communautés d’ascendance africaine, et des activités culturelles etc… FIN
Junior AUREL