Les travaux des 93es Assises du Conseil Stratégique et Technologique de l’Association Africaine de l’Eau et de l’Assainissement (AAEA), grand rendez-vous des acteurs et professionnels du développement du secteur de l’eau en Afrique et dans le monde se sont ouverts ce lundi à Lomé, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
Face aux effets néfastes des changements climatiques causant à la fois inondations, montées des eaux, catastrophes naturelles, sécheresse, il s’avère de plus en plus crucial de chercher des stratégies et mécanismes permettant de protéger et préserver les ressources et équipements en eau.
C’est dans ce contexte que se tient pendant quatre jours à Lomé, cette rencontre de haut niveau axée sur le thème : « Résilience des sociétés d’eau et d’assainissement en Afrique face aux changements climatiques en vue de renforcer la résilience des sociétés d’eau et d’assainissement face aux défis des changements climatiques ».
98 délégations issues de 45 pays membres de l’AAEA et d’autres pays non africains dont des associations du secteur de l’eau et de l’assainissement , des ong, des services étatiques, des réseaux de femmes professionnelles de l’eau, de l’environnement et de l’assainissement et les associations de jeunes professionnels de l’eau et de l’assainissement ainsi que des partenaires stratégiques participent aux assises de Lomé qui offrent une plateforme unique pour échanger entre les différents professionnels de l’eau qu’ils soient fournisseurs d’équipements ou acteurs impliqués dans la recherche de solutions durables en matière d’eau et d’assainissement.
« En presque 45 années d’existence de l’AAEA, les sentiers battus ont été énormes, certes, mais les défis en matière de l’eau et de l’assainissement dans un contexte de forts changements climatiques, restent encore énormes ainsi que les exigences des populations de plus en plus grandes. Cette approche résiliente nécessite des investissements dans des technologies adaptatives, telles que les systèmes de gestion intégrée des ressources en eau. Par ailleurs, il est essentiel de renforcer les capacités institutionnelles et techniques des opérateurs du secteur, pour anticiper et répondre efficacement aux crises. Et nous pensons que les quatre jours de travaux de Lomé se pencheront sur ces questions vitales, pour améliorer la résilience des services d’eau et d’assainissement en Afrique. Pour relever tous ces défis, nous devons redoubler davantage d’efforts à tous les niveaux afin de satisfaire les exigences liées à cette denrée vitale, mais aussi de promouvoir les services tout en protégeant notre environnement », a indiqué Gbati Yawanke Wake, directeur général de la Togolaise des Eaux (TdE).
L’impact des changements climatiques
Durant les travaux, un accent particulier sera mis sur l’impact des changements climatiques qui compromettent la performance des infrastructures et la qualité des services d’eau.
« L’évolution des approches va tellement vite qu’il se murmure des pensées et autres idées sur les combinaisons les plus fructueuses comme celle de +blue in green+ qui est un concept symbole de l’étroite dépendance entre l’eau, sous toutes ces formes, et la biodiversité en vue d’une résilience unique face aux changements climatiques. Dans cet élan, notre association doit intervenir de manière stratégique pour tirer davantage l’Afrique vers le haut et jouer enfin un premier rôle dans le concert mondial. Ce qui, certainement, nous fera passer du statut de suiveur à celui de conducteur », a ajouté Dr Papa Samba Diop président du Conseil Stratégique et Technologique de l’AAEA.
Au menu de ces 93es Assises du Conseil Stratégique et Technologique de l’AAEA, des panels de discussion et ateliers spécialisés mais aussi des visites de terrain.
« Il est impératif que nous unissions nos forces pour renforcer la résilience de nos sociétés face à ces défis de plus en plus importants. Nous devons adopter une approche pratique et intègre en investissant dans les technologies adaptatives telle que le système de gestion intégré des ressources en eau, en renforçant les compétences techniques et institutionnelles de nos opérateurs. C’est par une collaboration étroite et une action complète et concertée que nous pourrons surmonter ces défis. L’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement adéquats constituent une pierre angulaire du développement durable de notre continent. Sans eau potable, la santé publique est gravement compromise, les maladies hydriques se propagent et la productivité économique diminue », a relevé Katari Foli-Bazi (ministre togolais de l’environnement et des ressources forestières).
Selon lui, le choix du Togo pour abriter cette rencontre est dû aux efforts consentis par le pays pour rendre accessible de l’eau potable aux populations même dans les milieux reculés.
Rappelons que l’AAES est un organisme professionnel d’acteurs du secteur de l’eau et de l’assainissement créé en 1980 à Abidjan. Le CST constitue l’un des organes permanents de l’AAEA et offre un cadre idéal pour les rencontres et les échanges entre les fournisseurs de biens et services, dotés d’une expertise industrielle et technique, et les opérateurs, qui expriment continuellement leurs besoins pour rester à la pointe des défis du service. FIN
Chrystelle MENSAH