Installation des athlètes au Village, ultimes préparatifs autour de la Seine, début de la Commission exécutive du CIO samedi : la famille olympique prend ses quartiers à Paris, moins d’une semaine avant une cérémonie d’ouverture que les organisateurs des Jeux promettent grandiose.
Parisiens et touristes sont désormais logés à la même enseigne: il faut un QR Code ou une accréditation pour accéder à une grande partie de l’hypercentre de la Ville Lumière et aux bords de la Seine, hypersécurisés, scellés par des barrières métalliques.
Policiers et gendarmes français ont reçu le renfort de collègues étrangers, espagnols et britanniques notamment ; comme un avant-goût de l’énorme dispositif de sécurité d’une cérémonie d’ouverture qui, pour la première fois dans l’histoire des Jeux olympiques, se déroulera en dehors d’un stade, devant plus de 300.000 spectateurs.
Des mesures sécuritaires toutefois pointées du doigt par les commerçants et les restaurateurs parisiens, selon eux responsables d’une «baisse d’activité et de fréquentation inédite», depuis le mois de juin.
Point noir selon les professionnels, les restaurateurs de la Place du Trocadéro, qui accusent selon eux une «chute de 70%» de leur chiffre d’affaires en raison des restrictions d’accès.
À quelques kilomètres au nord, sportifs et encadrement des délégations continuent d’arriver au village olympique de Saint-Denis où 14.500 personnes logeront.
Record de billets
En raison des perturbations du transport aérien, certaines délégations ont vu leur arrivée gênée par la panne informatique mondiale des services de Microsoft, ont reconnu vendredi les organisateurs.
Perturbé quelques heures vendredi, le système d’accréditation fonctionnait «normalement» dès vendredi soir, et tout était rentré dans l’ordre samedi matin, selon le comité d’organisation (Cojo).
La billetterie, qui selon les organisateurs a battu le record d’Atlanta-1996 avec 8,7 millions de tickets vendus pour le moment, n’a pas été touchée. Un chiffre appelé à augmenter puisque des billets seront quotidiennement mis en vente à partir de lundi, pour les compétitions qui se tiendront dans une trentaine de sites où 45 sports seront pratiqués.
Deux jours avant la cérémonie d’ouverture, le football masculin donnera le coup d’envoi des épreuves sportives mercredi, jour de clôture de la 142e session de la Commission exécutive du CIO.
Le CIO devrait donner un satisfecit préalable aux organisateurs, en ligne avec les déclarations de son patron Thomas Bach, qui répète que «Paris 2024 est prêt» et vante «l’enthousiasme qu’on sent à travers la ville».
Mais un dossier délicat s’est invité: le possible report du vote sur l’attribution finale des JO-2030 aux Alpes françaises, faute d’avoir pu obtenir la garantie de livraison des Jeux par l’État, en raison de l’instabilité politique en France. Un tel report ferait mauvais effet à quelques jours des JO de Paris.
Seine baignable
En revanche, l’inquiétude sur la dépollution de la Seine, qui va accueillir la natation en eau libre et le triathlon, s’apaise : la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo s’y est baignée, Emmanuel Macron a réitéré sa promesse de le faire même si ce ne sera «pas forcément» avant les Jeux.
Les analyses ont montré que la qualité de l’eau entrait dans les normes sanitaires six jours sur sept du 10 au 16 juillet. Tandis que l’été s’est enfin installé à Paris, les prévisions météorologiques autorisent l’optimisme, y compris pour la cérémonie d’ouverture le 26 juillet.
Une nouvelle répétition avec l’ensemble des bateaux de la flotte s’est déroulée samedi matin, et tout s’est «très bien passé» selon le Cojo.
«Nous abordons avec confiance la dernière ligne droite», ont assuré les organisateurs. Les détails de ce show de 3 heures 45 sont gardés secrets. Il fera défiler sur 6 kilomètres les délégations d’athlètes depuis le pont d’Austerlitz jusqu’au Trocadéro à bord de 85 bateaux.
Il mettra en scène quelque 3.000 danseurs et comédiens, proposera douze tableaux qui célèbreront les athlètes, raconteront «une histoire de ce qu’est la France», un pays de la «diversité», et fêteront «le monde entier réuni», selon le concepteur de la cérémonie, Thomas Jolly.
Dans un pays fracturé par une crise politique, ces Jeux devront être «pour tout le peuple de France une occasion de concorde fraternelle», «de renforcer l’unité de la Nation», a souhaité le pape François. Alors que la guerre continue de faire rage dans la bande de Gaza et en Ukraine, le pontife argentin a appelé de ses voeux «une trêve durant les Jeux», une «heureuse tradition» que «l’époque moderne tente régulièrement de reprendre».
La politique internationale sera omniprésente durant ces Jeux dont la Russie a été exclue. Une trentaine de Russes et de Bélarusses ont été autorisés à prendre part à titre individuel aux compétitions.
SOURCE : AFP