Grâce à deux coups de génie, la Roja s’est imposée 2-1 en demi-finale mardi. La France rentre à la maison.
Un peu d’orgueil à tirer. Il y aura en finale de l’Euro 2024 l’équipe d’Espagne, et le football pourra globalement s’en féliciter. Toujours productive, toujours désireuse de faire des différences, cette Roja a mérité sa qualification, d’autant plus qu’elle a été obtenue en battant la sélection qui semblait impossible à battre: l’équipe de France.
Un succès 2-1 que les Espagnols sont allés cueillir mardi à Munich, sans que la formation de Didier Deschamps n’en fasse suffisamment pour les en empêcher.
On ne s’offusquera donc pas que ces Bleus toujours pas décidés à produire un football un tant soit peu ambitieux doivent rentrer à la maison au soir d’une demi-finale. Même s’il faut reconnaître à la France une envie – relative – d’en faire un petit peu plus mardi. Ou alors c’est une question d’impression, renforcée par la dynamique du match et notamment ce premier but franco-français inscrit dans le jeu depuis le début de l’Euro: centre de Kylian Mbappé depuis la gauche, tête victorieuse de Randal Kolo Muani (9e). Cela surprend.
La merveille de Lamine Yamal
L’Allianz Arena voyait le scénario se dérouler sous ses yeux, parce qu’il avait quelque chose d’évident. Le réalisme français, comme prélude d’une rencontre où l’Espagne allait se cogner la tête sur cet imperméable défense française.
Crédible: c’est au travers cette force d’annihilation de ses adversaires que la France n’avait rien volé en arrivant jusque dans le dernier carré du tournoi.
Mais l’Espagne ne s’est pas fait avoir, et puisqu’elle avait été la meilleure équipe de l’Euro jusque-là, elle a assumé ce qui était attendu d’elle, surtout pour inverser la donne.
Elle a joué, elle a pris des risques, elle a fait parler un talent incroyable et, de manière un peu surprenante, cela a permis de faire craquer deux fois en cinq minutes ces Bleus: une merveille de frappe enroulée de Lamine Yamal qui, à même pas 17 ans, devient le plus jeune buteur de l’histoire de l’Euro – record du Suisse Johan Vonlanthen datant de 2004 battu – et un petit numéro de Dani Olmo dans la surface pour enrhumer Upamecano et allumer la cage de Maignan (25e).
Face à une équipe qui n’a jamais vraiment résolu ses problèmes offensifs tout au long de l’Euro, que Kylian Mbappé a traversé masqué (encore mardi, malgré sa passe décisive), il n’en fallait pas beaucoup plus.
Et tant pis si, pour une fois, c’est l’Espagne qui a calculé en fin de match, en gérant son avantage. Pour donner un peu de crédit à cet Euro 2024, il aurait été compliqué d’expliquer que la meilleure équipe ne sera pas sur la pelouse de Berlin dimanche. Reste à savoir si elle aura en face d’elle les Pays-Bas ou l’Angleterre. Et dans le fond, qu’importe: la Roja sera favorite.
SOURCE : AFP