Une trentaine de professionnels des médias (télévision, radio, presse écrite, presse en ligne) ont été outillés pendant 3 jours (26 au 28 juin) à Atakpamé (environ 175 km au nord de Lomé) sur la cybersécurité et la protection physique en journalisme d’investigation, a constaté une journaliste de l’agence Savoir News.
Initiative de la plateforme de journalisme d’investigation Togo Reporting Post avec l’appui de Reporters Sans Frontières et Nothing 2 Hide, cette formation a permis de renforcer les compétences de ces professionnels des médias sur les comportements et mesures essentiels à adopter lors de l’utilisation du web dans le cadre de l’exercice de leur profession.
« Nous vivons dans une époque où le journalisme d’investigation joue un rôle essentiel dans la révélation de la vérité et la promotion de la transparence. Cependant, ce rôle n’est pas sans risque surtout à une époque où le numérique transforme beaucoup de choses. Le numérique nous offre certes des avantages, mais il nous expose également à des risques considérables », a indiqué Dr Pierre-Claver Kuvo, coordonnateur de Togo Reporting Post.
« La mise en œuvre de ce programme de formation en cybersécurité et protection physique vise à doter le journaliste des compétences nécessaires pour faire face à ces défis, renforcer la sécurité de leur communication et garantir la protection de leur source », a-t-il ajouté.
En termes de cybersécurité, les journalistes ont pris connaissance des différentes menaces en ligne ainsi que les différents outils de sécurisation de leurs comptes.
Jean Marc Bourguignon (expert en numérique) a partagé des conseils pratiques pour éviter les cyberattaques, les logiciels malveillants et les fuites d’informations.
En ce qui concerne la sécurité physique, les professionnels des médias ont été sensibilisés sur les risques encourus en matière d’investigation, les mesures de précautions à prendre notamment l’analyse des risques et l’évaluation des menaces, la préparation psychologique, les techniques de déplacement en zones à risques, la sécurité des moyens de déplacement, les réactions appropriées en cas d’incidents.
« Il faut que les journalistes se protègent, parce que tout simplement la protection des journalistes revient à la protection des sources et la protection des sources revient à la préservation de la liberté de la presse. Et c’est pour tout cela qu’il est important que les journalistes puissent travailler dans de bonnes conditions, que les journalistes puissent collecter et traiter les informations selon l’éthique et la déontologie. C’est pour cela qu’il est important que les journalistes puissent au-delà de toute considération, rester professionnel et ce professionnalisme ne peut se gagner que dans un cadre où le journaliste se sent en sécurité », a confié Arnaud Ouédraogo, Coordonnateur de la Cellule Norbert Zongo pour le journalisme d’investigation en Afrique de l’Ouest (CENOZO).
« L’enquête journalistique, a-t-il poursuivi, « est un genre parmi tant d’autres, mais c’est le genre le plus accompli et le plus complet qui permet aux journalistes de développer et produire des sujets documentés qui vont au-delà de ce qui est apparent et de ce fait, c’est un genre qui demande beaucoup plus de temps, de moyens logistiques et parfois financiers et qui parfois constituent un frein pour les femmes ».
« Ce que nous avons à dire aux femmes journalistes, c’est qu’on ne fait pas uniquement d’investigation sur les gros sujets économique ou politique, mais aussi et surtout sur les sujets sociaux. Et il est important aussi qu’on fasse des productions pour mettre en avant certains phénomènes sociaux pour qu’on puisse y remédier », a ajouté M.Ouédraogo.
Elinam Doevi participante à l’atelier a souligné l’importance de cet atelier qui selon elle, a permis d’acquérir des compétences pratiques pour mieux se protéger et protéger ses sources. Selon elle, le conclave a également permis de prendre goût au journalisme d’investigation. FIN
Chrystelle MENSAH