Trois grandes décisions ont été prises à l’issue d’une réunion de concertation tenue les 11 et 12 juin à Lomé entre les différents acteurs de la filière coton, afin d’apaiser les tensions, indique un communiqué du ministère de l’agriculture.
Les cotonculteurs togolais exigent le départ pur et simple du groupe OLAM. Ils dénoncent une mauvaise gestion de la filière par le géant groupe singapourien, qui détient 51% du capital de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT).
« La gestion d’OLAM est une mauvaise gestion, OLAM nous trompe. Nous sommes déçus et nous demandons son départ immédiat. Nous appelons le chef de l’Etat au secours », a crié récemment haut et fort lors d’une conférence de presse Koussouwè Kouroufei, président du Conseil d’administration de la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (PCA / FNGPC COOP-CA).
La rencontre de concertation des 11 et 12 juin a réuni les acteurs de la filière cotonnière, le ministère de l’agriculture, de l’élevage et du développement rural, la NSCT et la FNGPC.
A l’issue de cette réunion présidée par le ministre de l’agriculture, trois grandes ont été prises « pour assurer la gestion efficiente de la campagne 2024-2025 et garantir un meilleur revenu aux cotonculteurs », précise le communiqué.
Le prix d’achat du coton graine est fixé à 300 F CFA par kilogramme, le 1er choix et 280 F CFA le deuxième choix. Les engrais NPKSB 12-20-18-5-1 et Urée 46 % N sont cédés aux producteurs au prix de 14.000 F CFA le sac de 50 kilogrammes.
Il a été également décidé de mettre en place un comité tripartite composé des représentants de la FNGPC, de la NSCT et de l’Etat (représenté par les ministères chargés de l’agriculture et des finances) pour examiner toutes les questions d’intérêt stratégique pour la filière.
Ces décisions « visent à soutenir les producteurs dans leurs efforts et à les encourager à améliorer la productivité de leur culture », précise le communiqué.
Le ministre de l’agriculture lance un appel à tous les cotonculteurs «à poursuivre les opérations d’emblavure et de semis, afin de maximiser les chances de succès de la campagne et à continuer les efforts d’amélioration en cours dans le secteur».
Il « exhorte également les encadreurs et les techniciens à fournir un accompagnement de qualité aux producteurs, afin de maintenir l’élan de croissance amorcée dans la production ».
Ces dernières années, la production cotonnière a chuté : de 110.000 tonnes pour la campagne 2019-2020, la production est passée à 68.000 tonnes en 2020-2021, 56.000 tonnes en 2021-2022 et 67.700 tonnes en 2023-2024.
Rappelons que le Groupe OLAM à qui l’Etat togolais a cédé 51% du capital qu’il détient au sein de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT), était considéré comme un « partenaire de renom, capable d’installer des usines pour la transformation du coton au Togo ».
En juin 2020, les députés avaient voté un projet de loi portant autorisation de cession de tout ou partie de la participation de l’Etat dans le capital de la NSCT. Cette société a été créée à la suite à la dissolution le 23 janvier 2009 de la SOTOCO, secouée notamment par la mauvaise gestion et le détournement. FIN
Edem Etonam EKUE (Source: www.agroclimatique.tg)