Mis en place en 2011 à Ouagadougou (au Burkina Faso) lors de la Conférence régionale sur la population, le développement et la planification familiale, le Partenariat de Ouagadougou (PO) est un Mouvement qui vise l’accélération de l’utilisation des services de planification familiale (PF) dans les pays membres : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Niger et le Togo).
Contexte de la mise en place du mouvement
Selon Dr Djénébou Diallo (Responsable Sénior du Plaidoyer à l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou) il ressort de l’évaluation des Objectifs de développement durable que les progrès enregistrés sont beaucoup moins visibles dans nos régions. Cette situation a conduit à une réunion d’urgence tenue 2011 à Ouagadougou (Burkina Faso).
« C’est à l’issue des échanges et des différentes conclusions de cette réunion que le Mouvement a été mis en place. Et la vision du PO, c’est avoir une Afrique de l’Ouest et du Centre où un accès aux services de planification de qualité préserve et améliore la vie des jeunes et sert de catalyseur pour le développement durable.
D’ailleurs, soutient-elle, des études ont montré qu’aujourd’hui la PF n’est pas seulement pour limiter les naissances, mais si nous voulons atteindre un développement durable, il faut mettre en avant la planification familiale pour faciliter l’accès aux services des femmes et des filles.
Elle explique que le PO repose sur deux principes : la coordination des efforts des bailleurs pour mieux harmoniser les interventions, et aussi la collaboration et la coopération au niveau national et régional, pour répondre aux besoins en matière de planification familiale.
Les acteurs du Mouvement, l’évolution des objectifs
Selon Dr Diallo, comme acteurs, il y a les gouvernements qui agissent à travers les directeurs de la santé de la mère et de l’enfant (qui sont les points focaux gouvernementaux) ; la société civile, y compris les jeunes et les religieux. Les journalistes sont une part très importante du mouvement. Et il y a aussi les bailleurs de fond (l’UNFPA et l’USAID, qui sont des bailleurs points focaux au sein des pays). L’objectif, c’est d’augmenter le nombre d’utilisatrices additionnels en termes de méthodes contraceptives », explique Dr Diallo.
Elle explique que, sur ce volet, les objectifs fixés depuis la création du PO ont été régulièrement atteints et dépassés. De 2011 à 2015, le PO a enregistré 1,3 million d’utilisatrices additionnelles (pour une prévision de 1million d’utilisatrices additionnelles), puis 2,2 millions d’utilisatrices additionnelles sur la période de 2016 à 2020.
« Selon notre besoin d’accélérer la cadence pour répondre au rendez-vous de 2030, le nouvel objectif, c’est d’atteindre 13 millions d’utilisatrices additionnelles, ce qui fera doubler le chiffre actuel qui est de 6,5 millions d’utilisatrices additionnelles », a expliqué Dr Diallo.
Les cinq points phares pour 2030
Pour atteindre cet objectif, nous avons eu des consultations d’après 2020, et il en ressort cinq points phares pour l’atteinte des objectifs fixés : mettre en lumière les actions visant la promotion de la PF au sein des jeunes (de 15 à 35 ans, ils représentent 60 à 65% de la population active). Ensuite, avoir des normes sociales favorables à la planification sociale dans nos pays. Ensuite, mettre en lumière et appuyer nos pays prioritaires (le Bénin, le Togo et la Guinée) à atteindre leurs objectifs ; disposer de données pour faciliter la prise de décisions au plan politique et se focaliser sur l’intégration de la PF en période de crise, a longuement expliqué Dr Djénébou Diallo.
Notons que la mise en place d’un réseau de recherche assorti de thématiques définies par les pays selon leurs priorités, a constitué la première étape de l’Agenda Recherche du Partenariat de Ouagadougou. FIN
Ambroisine MEMEDE