Cette année, Amana éprouve encore plus de plaisir que d’habitude à aller à l’école. La petite écolière au sourire malicieux a vu sa nouvelle salle de classe du village de Lavié Péniel sortir de terre en quelques mois.
Une aubaine pour cette localité de la région des Plateaux dont les enfants devaient parcourir plus de 2 km, sans compter la rivière à traverser avant d’accéder à leur établissement.
« Avant cette nouvelle bâtisse, beaucoup d’enfants avaient déserté notre école car les classes étaient faites de troncs d’arbres, de tôles et de feuillage, ce qui ne les protégeaient pas de la pluie. Lorsque celle-ci arrivait, nous devions les laisser rentrer à la maison et la journée était écourtée. Aujourd’hui, je suis fier d’avoir une école solide et digne d’être appelée +école !+. Certains élèves sont revenus peu à peu, et l’effectif va s’accroitre davantage à la rentrée prochaine », affirme Dabitora Saguintaah-Tiwarka le directeur de l’EPP de Lavié Péniel.
Pour Deborah Tchané, la maman de Komla et Amivi, cette nouvelle construction est également source de joie. Ses deux enfants sont tous heureux de leur nouvelle école.
« J’ai constaté une plus grande motivation chez l’enseignant de Komla depuis la création du nouveau bâtiment. Et les résultats scolaires de mon fils s’en ressentent », explique-t-elle.
« De plus, ma fille Amivi m’a raconté que les nouvelles latrines lui permettent de changer sa serviette hygiénique en toute discrétion au moment de ses menstruations. Avant ça, elle ne souhaitait pas aller à l’école durant cette période, de peur de se tâcher et d’être moquée par ses camarades », poursuit-elle.
Des bâtiments flambants neufs sous la houlette des parents d’élèves
Depuis octobre 2022, le Projet d’Amélioration de la Qualité et de l’Equité dans l’Education de Base (PAQEEB), financé par la Banque a permis de construire cette nouvelle école dans la localité de Lavié Péniel.
Sur le plan national, le projet a déjà réceptionné 164 nouvelles salles de classes sur 101 nouvelles écoles en cours de construction. De même, 2 200 tables-bancs ont également déjà été livrés sur un total de 7290 de prévu pour les deux premières phases de construction du projet.
La construction des infrastructures bénéficie d’un suivi rapproché des Comités de gestion des écoles primaires (COGEP), regroupant des représentants des parents d’élèves et responsables communautaires, fortement impliqués dans la vie des établissements scolaires.
« Je suis très fière d’avoir été formée au sein du COGEP pour pouvoir suivre les constructions des nouvelles salles de classe », raconte Yayra Amédomé, la quarantaine, trésorière COGEP dont l’enfant fréquente l’école primaire publique de Zébévi à Aného. Au total, 495 membres des COGEP et chefs d’établissements ont suivi une formation pour le suivi des travaux de construction scolaire.
Aujourd’hui, à la grande joie des populations concernées, les travaux se poursuivent sur le reste du pays, précisément sur 51 sites (45 au primaire et 6 au collège), soit un total de 153 salles de classes dans le cadre de la phase 1 du projet.
Il en est de même pour la formation des enseignants, essentielle pour améliorer et renforcer la qualité des enseignements.
A ce jour, le PAQEEB a déjà formé 7 780 directeurs d’écoles et 7 500 enseignants du primaire à l’utilisation des nouveaux manuels.
« J’ai constaté une amélioration dans l’apprentissage de la lecture par mes élèves. En maths également, les nouvelles méthodes apprises lors de la formation enthousiasment les enfants et les motivent davantage », affirme Atcha Affo, enseignant à l’école primaire publique de Tchamba.
De nouveaux uniformes scolaires, source de fierté et de confiance pour les filles
Ailleurs, à l’école de Toklo, dans le sud du Togo, à quelques kilomètres d’Aného, la jeune Koudaya Sarah se réjouit d’avoir reçu gratuitement une nouvelle tenue scolaire, comme de nombreuses autres filles de la région.
« Cet uniforme tombe vraiment bien car mon ancienne tenue ne m’allait plus et était déchirée », explique la jeune élève.
Sa mère, Mariama Boureima, présidente de la COGEP, nous en parle : « Les uniformes scolaires reçus pour nos filles nous soulagent financièrement. Nous les mamans, nous constatons que nos filles sont plus à l’aise et ont davantage confiance en elles. Elles sont belles, propres, et toutes habillées pareil, aucune différence ne se fait sentir entre elles. Depuis lors, ma fille se consacre vraiment à ses cours et c’est un plaisir pour elle de se rendre en classe ».
Tout comme Sarah, près de près de 80 000 autres filles issues de familles vulnérables dans les préfectures des Lacs, du Kpendjal, de la Kéran et du Dankpen ont reçu des uniformes scolaires pour l’année scolaire 2022-2023.
« Notre village a d’autres besoins pour son développement, notamment des routes, l’électricité, etc., mais la nouvelle école est une richesse ! « , explique Anani Agbélé, chef du village de Lavié Peniel.
« Le directeur enseigne dans deux classes en plus de son travail de chef d’établissement, mais nous espérons que l’Etat nous affectera bientôt des enseignants supplémentaires », ajoute-t-il.
Source : Banque mondiale