Me Yaovi Jean Dégli a salué la démarche du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, qui a demandé à l’Assemblée nationale, une deuxième lecture de la nouvelle constitution, texte qui fait grand bruit dans le pays, depuis son adoption le 25 mars par les députés.
« Le chef de l’Etat pouvait faire un forcing et promulguer la loi après son adoption. Mais il a choisi de renvoyer le texte pour une seconde lecture. Moi j’apprécie cette démarche, du président de la république, qui, ayant constaté l’intérêt que le vote par les députés de ce texte a suscité, a demandé de le revoir », a précisé Me Dégli, lors d’une table ronde organisée vendredi à Lomé par la plateforme de la société civile pour la bonne gouvernance et la transparence démocratique (PSC-BGTD, plateforme de 09 organisations de la société civile).
« C’est dire qu’il y a des choses qui seront peut-être revues, bien que je ne sache pas si après il sera question d’un référendum ou comment. Mais déjà, il faut saluer cette démarche qui contribue à l’apaisement », a-t-il ajouté.
Les échanges ont tourné autour du thème : « Constitution : une loi fondamentale immuable ou adaptable à l’évolution socio-culturelle et politique de la société ».
Et trois grands orateurs (Me Yaovi Jean Dégli, Avocat, ancien ministre de la Transition), Me Jil Benoît Afangbédji (avocat inscrit au Tribunal pénal international) et Dr. Gadah Folly Ekué (historien politiste en histoire politique) ont entretenu, les participants sur les sous thèmes : « Contexte historique de l’adoption de la Constitution de 1992 », « L’étude comparative des régimes parlementaire et présidentiel : la place de la représentation nationale », « L’histoire des régimes parlementaires au Togo ».
Pour les organisateurs de cette table ronde, il s’agit d’interroger le droit, l’histoire et la sociologie sur la problématique constitutionnelle, en vue de mieux comprendre le contexte et le processus en cours.
Pendant plus de 2 heures d’horloge, les débats ont permis aux orateurs d’échanger dans une ambiance sympathique avec des questions pertinentes sur le changement en cours dans notre pays.
« Il s’agit de prendre sa pleine part dans le débat public actuel et d’assumer sa responsabilité citoyenne, que la Plateforme de la société civile pour la bonne gouvernance et la transparence démocratique a initié cette table ronde qui a permis aux participants de s’exprimer et de donner leur avis sur le changement en cours dans notre pays, à travers des exposés des spécialistes », a souligné Pour Sama Bahibadi, président de IDEE (Initiative Droit Elections& Engagements, l’une des associations de la société civile, membre la plateforme).
Rappelons que la nouvelle constitution adoptée le 25 mars par les députés, suscite une forte tension. Selon la nouvelle constitution qui fait basculer le pays dans un régime parlementaire, « le président de la République est élu sans débat par le Parlement réuni en congrès pour un mandat unique de 6 ans ».
Le nouveau texte prévoit aussi un poste de « président du conseil des ministres ». Ce dernier est « le chef du parti ou le chef de file de la coalition de partis majoritaire à l’issue des élections législatives. Le président du conseil des ministres est désigné pour un mandat de 6 ans. FIN
Junior AUREL