Les recettes brutes budgétaires et les ressources de financement ont été mobilisées à hauteur de 3.282,032 milliards F.CFA au Bénin en 2023, soit une réalisation de 108,2 % des prévisions annuelles. Ainsi, la situation de l’exécution du budget témoigne à nouveau de la résilience de l’économie nationale malgré les multiples chocs exogènes, note la direction générale du Budget.
En dépit des chocs, notamment la fermeture des frontières avec le Niger, les résultats obtenus au plan économique, budgétaire et financier en 2023 témoignent de la consolidation de la résilience de l’économie béninoise.
Le dynamisme et la solidité de l’écosystème économique national notés au cours des dernières années s’est poursuivi avec l’amélioration des recettes budgétaires, souligne Rodrigue S. Chaou, directeur général du Budget.
Au 31 décembre 2023, les recettes brutes budgétaires et les ressources de financement mobilisées s’établissent à 3.282,032 milliards F.CFA sur une prévision annuelle de 3.033,337 milliards, soit un taux de réalisation de 108,2 %, d’après le Rapport d’exécution (Rapex) au 31 décembre de la loi de finances 2023 (Dgb, mars 2024). Elles s’inscrivent en hausse de 230,983 milliards F.CFA correspondant à une progression de 7,6 % par rapport au montant de 3.051,048 milliards F.CFA réalisé en 2022.
La direction générale du Budget (Dgb) explique la hausse des recettes budgétaires brutes comme « la résultante de la politique d’élargissement de l’assiette fiscale déployée depuis 2016, de la simplification et de la digitalisation des procédures aux contribuables ainsi que du renforcement de la qualité du management au niveau des administrations financières ».
Quant aux charges de la loi de finances, elles atteignent 3.113,376 milliards F.CFA en termes d’engagement, soit un taux d’exécution de 102,6 % par rapport à 2022.
En ordonnancement, elles s’établissent à 3.074,914 milliards F.CFA, soit un taux de 101,4 % de la prévision annuelle. Cette progression est notamment portée par la mesure de revalorisation des salaires des agents de l’Etat intervenue en décembre 2022, les dépenses d’investissement, les transferts aux ménages ainsi que les dépenses d’exonérations fiscales.
Dépenses maîtrisées
Les dépenses budgétaires sont exécutées, base engagement, à hauteur de 2.478,497 milliards F.CFA en 2023, soit une augmentation de 235,937 milliards F.CFA comparativement à leur niveau à fin 2022.
Elles comprennent les dépenses effectuées par les ministères et institutions de l’Etat, le Fonds national des retraites du Bénin ainsi que les opérations des services publics sur les comptes d’affectation spéciale. Ces dépenses correspondent à un taux d’engagement comptable de 105,6 % de la prévision annuelle chiffrée à un montant de 2.346,4 milliards F.CFA.
Sur la base des titres ordonnancés, les dépenses atteignent 2.440,035 milliards F.CFA, correspondant à 103,8 % de la prévision annuelle. De façon spécifique, détaille le rapport de la Dgb, l’exécution des dépenses ordinaires ressort à 1.337,024 milliards contre 1.172,77 milliards F.CFA en 2022.
Les dépenses en capital ont atteint 1.003,100 milliards F.CFA, base ordonnancement, soit un taux d’exécution de 104 % de la prévision annuelle, indique la Dgb. Ces dépenses sont concentrées dans les domaines du cadre de vie et de l’assainissement, des infrastructures et transports, du tourisme, de l’énergie, de l’eau, de la santé, du numérique, du tourisme et de la protection sociale.
« L’efficacité des dépenses et leur cohérence avec les objectifs stratégiques impactent ainsi positivement le cadre macroéconomique qui se stabilise continuellement dans le temps, malgré les différents chocs avec des indicateurs socio-économiques satisfaisants », soutient Rodrigue Chaou.
Besoin de financement couvert
Les charges de trésorerie sont de l’ordre de 634,878 milliards à fin 2023, sur une prévision annuelle de 686,937 milliards F.CFA, soit un taux d’exécution de 92,4 % contre 62 % à fin décembre 2022, selon le Rapex.
Il ressort de l’exécution budgétaire un solde global des opérations budgétaires déficitaire de 470,146 milliards F.CFA à fin décembre 2023, base ordonnancement, contre un solde déficitaire de 506,258 milliards en 2022. Ce niveau de déficit correspond à 92,9 % du déficit budgétaire global prévisionnel estimé à 506,4 milliards dans la loi de finances.
Pour la direction générale du Budget, le déficit reste maîtrisé, traduisant l’efficacité continue de la politique d’alignement des dépenses sur le rythme de recouvrement des recettes budgétaires d’une part, et la politique de rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’administration centrale d’autre part.
S’établissant à 1.105,325 milliards F.CFA, le besoin de financement (solde budgétaire et charges de trésorerie) est entièrement comblé. En fait, les ressources de financement (émission d’obligations du Trésor, prêts projets, financement Odd) sont mobilisées à hauteur de 1.312,443 milliards F.CFA pour l’année 2023, correspondant à un taux de réalisation de 110 % de la prévision annuelle.
Il en ressort un solde global de financement excédentaire de 207,117 milliards F.CFA.
SOURCE : La Nation (Quotidien national)