Le cancer est une multiplication anarchique de cellules au sein d’un organe, explique l’OMS. Mais ceux des enfants sont assez rares et on n’en parle pas assez. Selon Pr Atteby Jean Jacques Yao (chef service d’oncologie pédiatrique à l’hôpital Mère Enfant de Bingeville), chez l’enfant, quel que soit le type d’organe ou de cellule, on peut avoir un cancer qui va naître.
« L’un des gros problèmes c’est que les signes ne sont pas bien connus. Deux groupes de facteurs (génétiques et infectieux). 40% des cancers pédiatriques vont survenir de 0 à 4 ans. Ces cancers sont souvent d’origine embryonnaire (problème génétique). On ne peut donc pas les prévenir… », a expliqué Pr Atteby.
Selon ses explications, si on ne maitrise pas les facteurs qui favorisent ces cancers, on ne peut pas faire de dépistage. Et dans ces situations, « tout ce qu’on fait pour promouvoir la santé de l’enfant est utile. Lorsqu’un enfant est bien vacciné et fait régulièrement son suivi en pédiatrie, on peut en général découvrir de façon précoce s’il y a un souci, on fait donc ce qu’on appelle un diagnostic précoce« .
Il indique que, pour résoudre le problème des cancers de l’enfant, il faut que les acteurs soient formés. En effet, la prise en charge d’un cancer requiert la présence d’une équipe multi discipline et qualifiée (pédiatres, chirurgiens pédiatres, radiologues, radio thérapeutes, …), mais il faut également que le traitement soit accessible. Ainsi la communication doit occuper une place de choix et à tous les niveaux.
Le spécialiste souligne que l’un des problèmes est que les parents n’ont pas toujours la bonne information et s’abonnent à des traditions (les mixtures et aussi la question de sorcellerie qui revient toujours) qui ne favorisent pas une bonne prise en charge. Les enfants sont admis trop tard aux soins. « Pour cela, il faut sensibiliser les familles sur les signes précoces et les agents de santé sont outillés sur ces signes-là : beaucoup de fièvre, saignement du nez, trop souvent anémie (avec besoin de transfusion), les enfants qui présentent des anomalies du regard, et lorsqu’un symptôme n’évolue pas correctement au bout de deux à trois semaines de traitement, il va falloir poursuivre les recherches car cela peut être révélateur d’un cancer », a longuement expliqué le spécialiste.
« Pour ce qui est des guérisons, nos pays sont tous logés à la même enseigne : la survie des cancers pédiatriques dans nos Etats, c’est 20%. C’est pourquoi l’initiative de l’OMS est de pouvoir vraiment, déjà que ces cancers-là soient diagnostiqués et que les enfants aient accès au traitement et qu’on ait quand-même 60% de survie d’ici à 2030 ».
Notons que six cancers fréquents chez l’enfant ont été identifiés comme action à prendre, dans le cadre de l’initiative mondiale de l’OMS pour les cancers de l’enfant. Ils représentent 50 à 60% (en fonction des pays) de l’ensemble des cancers de l’enfant et ce sont les cancers les plus curables.
Rappelons qu’un enfant sur 500 en moyenne développera un cancer durant sa vie, selon l’OMS. Au total 400.000 cas de cancers sont diagnostiqués par an (cancer de l’enfant), et 90% de ces cas se trouvent dans les pays à revenus faible et intermédiaire (dont fait partie l’Afrique subsaharienne). FIN
Ambroisine MEMEDE