Les professionnels des médias ainsi que des représentants des différentes organisations de la société civile œuvrant dans le domaine des transports de presse au Togo ont répondu présents mardi à Lomé, à la journée d’informations et d’échanges organisée par le ministère des transports routiers aériens et ferroviaires, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.
A également pris à la rencontre, le ministre des transports Affo Atcha Dedji et ses collègues des travaux publics, de l’économie maritime et de la sécurité.
Objectif principal de la rencontre : discuter et échanger sur les réformes engagées par le gouvernement pour l’amélioration de la compétitivité du secteur des transports au Togo, ainsi que les enjeux, défis et perspectives liés à la réforme du secteur des transports avec un accent particulier sur l’application du Règlement n°14/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005 relatif à la lutte contre la surcharge des véhicules lourds de transport routier de marchandises dans l’espace communautaire.
« Dans le cadre des réformes en cours dans le secteur des transports, depuis 2020, notre département œuvre inlassablement pour la réalisation de l’ambition 5 de l’axe stratégique 2 de la feuille de route gouvernementale Togo 2025, qui vise à affirmer la place du pays en tant que hub logistique et de services. En effet, la mise en place d’un hub logistique nécessite un système de transport capable d’offrir des services de transport routier, de marchandises et de personnes, fiables, sûrs, durables et au meilleur rapport qualité/prix. Pour relever ce défi, un accent particulier est mis sur les réformes avec pour objectif majeur, de professionnaliser le sous-secteur des transports routiers et de consolider la mise en œuvre du règlement 14 de l’UEMOA », a indiqué le ministre des transports.
Afin d’atteindre les différents objectifs assignés au département des transports, le gouvernement togolais a donc opté pour la professionnalisation du sous-secteur routier à travers l’organisation de tous les acteurs de transport routiers (conducteurs et transporteurs) en faîtière, la construction d’un centre de formation aux métiers des transports routiers à la DTRF, l’élaboration d’une politique nationale de la sécurité routière (PNSR) 2022-2035 et son plan d’action 2022-2026, la création de l’Office National de la Sécurité Routière (ONSR) le 25 mars 2022 et l’adoption d’une nouvelle loi d’orientation des transports le 22 décembre 2022 par l’Assemblée Nationale en remplacement de celle en vigueur depuis 1998.
En complément de ces différentes mesures et instruments, trois textes d’application majeurs ont été adoptés. Il s’agit du décret du 22 février 2023 fixant les conditions d’accès et d’exercice de la profession de conducteur routier, du décret du 09 juin 2023 fixant les conditions d’accès à la profession de transporteur, d’intermédiaire ou d’auxiliaire de transport routier et d’exercice des activités de transport routier ; du décret du 20 octobre 2023 portant règlementation de l’exploitation des véhicules à moteur de type taxi, taxi-moto et tricycle affectés au transport public.
« Ce nouveau cadre juridique va garantir la compétitivité du secteur des transports en assurant la professionnalisation des opérateurs ainsi que la sécurité et la sûreté des usagers », a poursuivi le ministre.
En ce qui concerne le Règlement n°14/2005/CM/UEMOA du 16 décembre 2005 relatif à la lutte contre la surcharge des véhicules lourds de transport routier de marchandises dans l’espace communautaire, son application en lien avec le contrôle du gabarit, du poids, et de la charge à l’essieu dans les Etats membres de l’UEMOA, du Ghana et de la Guinée, reste une préoccupation majeure du gouvernement togolais.
Si le Togo a pris très tôt le dessus sur les autres pays de l’UEMOA en ce qui concerne l’application stricte du contenu des textes, le pays a dû faire face à la réticence de beaucoup d’Etats à mettre en œuvre les différentes réformes et a été freiné dans son élan.
« Une analyse réalisée en novembre 2023 par la direction des transports routiers et ferroviaires, révèle que la moyenne d’âge du parc automobile gros porteurs est de 17 ans. Plus de 80% de ces véhicules ont plus de 10 ans d’âge et plus de 60%, plus de 20 ans. Cette situation fait appel à des pratiques anormales notamment la transformation anarchique des camions et la surcharge avec pour conséquences l’augmentation des cas d’accidents sur les routes, les pertes de vies humaines et la destruction du patrimoine routier, la dégradation précoce des infrastructures routières construites à coups de milliards de Francs CFA », a ajouté le ministre des transports.
Néanmoins, le Togo continue de s’engager fortement dans la mise en place de mécanismes de contrôle des poids des véhicules, devenant ainsi un modèle de référence en la matière.
Il s’agit de la construction et l’opérationnalisation du poste de pesage de Djéréhouyé, l’équipement en pèse-essieux, de toutes les plateformes générant plus de 200 000 tonnes de fret par an, en conformité avec le Règlement 14, les renforcements de capacité des corps de contrôle routier en la matière pour une mise en œuvre efficace des normes, la construction et la mise en service le 2 novembre 2023, du deuxième poste de pesage à Tsévié etc.
« Ces mesures qui visent à prévenir la détérioration prématurée des infrastructures routières et assurer une sécurité routière dans notre pays méritent d’être renforcées et soutenues par une stratégie de communication efficace », a conclu l’autorité en charge des transports au Togo.
C’est sur ce point précis que les professionnels des médias ont été invités à l’issue de la rencontre à poursuivre leurs sensibilisations à l’endroit des usagers de la route en rappelant les différentes réformes, mesures et instruments mis en œuvre par le Togo.et à contribuer à l’amélioration significative des relations entre eux et le ministère en charge des transports. FIN
Chrystelle MENSAH