« L’approche One Health est multisectorielle et transdisciplinaire », a déclaré Pr Brama Koné (Responsable portefeuille changements climatiques et santé de l’organisation mondiale de la santé), soulignant que cette approche holistique permet d’endiguer certaines pathologies telles que les zoonoses dont les agents pathogènes sont communs aux animaux et aux humains.
Cette approche dit-t-il, crée un étroit lien entre les humains, les animaux et l’environnement, mettant en lumière l’interdépendance entre ces trois domaines pour la santé globale. « En considérant l’interaction complexe entre les êtres humains, les animaux et leur environnement, c’est une approche qui permet une compréhension plus holistique des problèmes de santé et favorise des solutions intégrées et durables ».
Un rapport plus étroit entre l’homme et les animaux
Selon ce dernier, la population ne cesse de croître et les contacts entre les humains et les animaux se font de plus en plus étroit, ce qui renforce le lien entre la santé humaine et la santé animale. « Le changement climatique et l’exploitation des sols favorisent la propagation des zoonoses et des maladies à transmission vectorielle. Ces maladies se propagent plus rapidement à mesure que le commerce et les voyages se développent au niveau mondiale », souligne-t-il.
Pr. Koné était face aux membres du Réseau des médias africains pour la santé et l’environnement (REMAPSEN) à l’occasion de leur traditionnelle rencontre virtuelle sur des questions de santé.
Aujourd’hui, le monde entier fait face à une résurgence d’épidémies auxquelles les nations ne sont pas toujours préparées. Ces dernières années ont surtout été marquées par le virus Ebola et la Covid19, une situation qui amène à reconsidérer l’urgence de renforcer les systèmes de surveillance des maladies au plan pays en vue de détecter de façon précoce les maladies infectieuses pouvant évoluer en épidémie et d’y apporter très tôt et de façon efficace, une réponse adéquate, pour en limiter les dégâts.
Renforcer les systèmes de surveillance des maladies
Pr Koné explique qu’avec l’approche « Une seule santé », les Etats peuvent faire barrage à la dégradation de la santé humaine, celle animale et environnementale, et aussi renforcer les systèmes d’intervention en cas d’évènement infectieux, afin de mieux se préparer au traitement de futures flambées de maladies, et de réduire ainsi les impacts à divers niveaux. En promouvant une collaboration étroite entre les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale, l’approche One Health offre un cadre essentiel pour relever les défis du changement climatique et préserver la santé et le bien-être de tous.
« L’Afrique doit jouer un rôle leader : il faut s’approprier le concept One Health, en commençant par s’organiser, car la région africaine se trouve être affectée par divers maux dont la pauvreté et un faible niveau de formation », indique-t-il.
Approche One Health au Togo
Notons qu’au Togo, la surveillance des maladies à potentiel épidémique demeure l’une des grandes priorités du gouvernement.
Mise en place juin 2023 par arrêté interministériel, la plateforme de Coordination « Une Seule Santé » a été officiellement lancée le 29 août de la même année au Togo, et vise à renforcer les capacités intersectorielles nationales pour une surveillance collaborative de la maladie et la préparation aux épidémies. Elle vise à créer une coordination des systèmes d’information et de surveillance, des politiques harmonisées et des procédures opérationnelles standards aux niveaux national et régional en vue de la détection précoce des maladies infectieuses et d’une riposte plus efficace aux épidémies. FIN
Ambroisine MEMEDE