Le capitaine de la sélection nationale du Nigeria est le premier footballeur à prendre part à une compétition internationale avec une paire de chaussures écologiques.
Un signal fort dans une industrie du ballon rond encore peu engagé pour la planète. Capitaine des Super Eagles, William Troost-Ekong est une des valeurs sûres de l’équipe nationale du Nigeria finaliste de la CAN 2023.
Mais le défenseur central ne brille pas seulement à travers ses tacles et son positionnement vis-à-vis des attaquants adverses.
Le joueur du club turc de PAOK Salonique sait aussi montrer l’exemple. Il est en effet devenu à l’occasion de cette compétition continentale, le premier footballeur à fouler la pelouse avec des chaussures respectueuses de l’environnement dans un tournoi majeur.
Alors que la plupart des crampons associent des matériaux comme le cuir, le caoutchouc ou encore le plastique, ceux d’Ekong sont conçus grâce à des déchets de maïs et de canne à sucre entre autres. Exit les matières réputées polluantes, place aux biosourcés et compostables.
« Un monde meilleur »
« Ceci pourrait être ma dernière Coupe d’Afrique des Nations. Je voulais l’utiliser pour montrer qu’il est possible de porter une chaussure durable, sans pour autant sacrifier l’esthétique ou les performances », témoigne le joueur de 30 ans dont les crampons combinent 100% de matériaux recyclables, dans les colonnes de The Athletic.
Ses fabricants sont « Sokito », une startup basée à Londres dont les débuts remontent à 2022 seulement, avec comme objectif de « changer le monde du football de l’intérieur ». « Plus je me penchais sur l’industrie du football, plus je réalisais qu’il fallait le faire », affirme son fondateur Jake Hardy.
Il indique qu’environ 12,5 millions de chaussures de football finissent chaque année à la poubelle en Europe et aux États-Unis, faute de recyclage. Pour William Troost-Ekong, ces crampons éco-responsables marquent le prolongement d’une prise de conscience de la nécessité de laisser « un monde meilleur » à ses enfants.
Une CAN polluante ?
« Je ne prenais pas cette thématique (la préservation de l’environnement) assez au sérieux auparavant. J’ai dû m’éduquer et je me suis rendu compte qu’il était possible d’opérer des changements », affirme celui qui a décidé depuis peu de se déplacer en classe éco afin de réduire son empreinte carbone.
De telles initiatives détonnent dans le milieu du ballon rond où les actes respectueux du climat sont rares, y compris de la part des premiers responsables. C’est le cas de la FIFA épinglée en juin 2023 par le régulateur suisse de la publicité pour greenwashing. Son tort ? Avoir affirmé sans « preuve crédible » que le Mondial 2022 organisé au Qatar serait le premier du genre « neutre en carbone ».
Le géant pétrogazier français TotalEnergies essuie pour sa part des critiques en marge de la CAN de la part des activistes du climat pour son rôle de sponsor de la compétition. Un partenariat qui dure depuis 2016 avec la CAF, instance faîtière du foot africain.
SOURCE : AFP